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Mother India
avec Mekboob Khan,  Nargis, Sunil Dutt
Carlotta Films 2005 /  39  € - 255.45 ffr.
Durée film 172 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma : 1957, Inde
Titre original : Mother India

Version : DVD 9 / Zone 2
Format image : 1.33 – 4/3 ; couleurs
Format audio : Anglais
Sous-titres : Français

DVD Edition Collector

DVD 1
Le film

DVD 2
Bollywood, la cinéville (documentaire d'Amaury Voslion)
Les chansons
Bandes Annonces
Restauration du film


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Une fois n'est pas coutume, parlons du contenant avant de parler du contenu. Prenez un beau livre noir et là, magie ! deux DVD viennent compléter le livre. On a un peu cette impression lorsque l'on ouvre le coffret au centre duquel une vingtaine de pages sur papier glacé de qualité s'insère. Les premières pages présentent différents tableaux comme autant de cartes postales des grands thèmes que l'on retrouve dans le film. S'y ajoutent le casting et des informations sur le tournage. On ne s'explique pas, par contre, que la totalité des commentaires soient en anglais alors que la couverture est en français. Mystère.

Vous me direz : « et le contenu dans tout ça ? ». Le contenu, il est double : à ma droite Mother India le film, chef d’œuvre du cinéma indien, à ma gauche deux heures de bonus dont un documentaire sur le cinéma indien d'aujourd'hui, le fameux Bollywood.

Le film est connu comme l'Autant en emporte le vent local. Même si les qualificatifs de ce genre sont réducteurs, on peut se faire une idée de la réalité de cette grande fresque ou au moins de sa place dans le panthéon du cinéma indien.

Mother India est une saga qui suit les déboires - le mot est faible - d'une famille d'agriculteurs indiens sur plusieurs décennies. Tout commence avec le mariage de Radha et Shamu. Passée la tristesse liée au fait de quitter sa famille, Radha est heureuse avec son mari. Ils auront trois enfants. Pour offrir un grand mariage à son fils, la belle-mère s'est endettée auprès de l'usurier Sukhilala. Malgré un travail acharné sur ses terres, la famille n'arrive pas à rembourser ses dettes. Sukhilala, seul instruit du village, fleure bon l'escroc et ressemble à l'archétype du méchant à la limite du cartoonesque : le contrat passé avec la mère lui permet d'obtenir chaque année ¾ des récoltes sans pour autant que cela ne rembourse les dettes mais plutôt comme remboursement des intérêts. Le drame de cette famille vient de l'endettement de la mère pour marier son fils. Tous les malheurs qui surviennent ensuite - une pub pour des assurances parlerait des accidents de la vie - ne font qu'accentuer la paupérisation de la famille.
Le réalisateur Mekboob Khan propose une vision un peu trop manichéenne du bien et du mal, de lutte pour le droit et de l'exploitation de la pauvreté, pourtant on y croit. Nargis est merveilleuse dans le rôle de Radha. On apprécie moins les acteurs qui jouent le rôle de ses fils enfants puis adultes, surtout Birju : ils surjouent de manière quelque peu énervante.

De ce point de départ et même de ce postulat de départ sur le poids de la tradition et le poids des institutions comme le mariage se noue le drame familial. Après une entrée en matière louant le travail, autre valeur essentiel dans un hymne soviétisant, la construction du film tourne autour de l'alternance de l'histoire et des drames qui la jalonnent, de cette famille qui lutte pour sa survie et de chansons qui soulignent des valeurs comme le mariage, le travail, la famille, le respect des anciens, la vie est un cadeau de Dieu, la nature est la plus forte, la récolte comme récompense du travail, la force et le dévouement d'une mère…

Un peu pesant, l'ensemble reste entraînant, la musicalité de l'Hindi et les chansons n’y sont pas pour rien, et même si le trait est parfois un peu fort, les personnages restent dans l'ensemble attachants et crédibles.

Dans ce film, il y a tout du Bollywood, ce qui ravira les amateurs du genre, mais il y a surtout du grand cinéma. Contrairement au qualificatif réducteur qui enferme les films indiens dans un genre mineur, c'est un grand film de l'histoire du cinéma tout simplement. Ce film de 1957 fut nominé aux Oscars mais c'est en Inde que le succès fut phénoménal : 172 millions d'entrée dans un pays qui comptait alors 380 millions d'habitants.

Pour être précis il faudrait plutôt parler de Bollywood avant Bollywood. En effet, Bollywood est un terme assez récent (c'est le documentaire bonus Bollywood, la cinéville, par ailleurs excellent qui nous l'apprend), contraction de Bombay et Hollywood qui qualifie de manière générique toute la production cinématographique indienne. On l'emploie souvent par effet de mode mais aussi par ignorance : on ne connaît ni le nom des acteurs et encore moins celui du réalisateur, on y regardera donc maintenant à deux fois avant de l'utiliser…


Judicaël Tracoulat
( Mis en ligne le 07/02/2005 )
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