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Coffret Robert Bresson : Le procès de Jeanne d’Arc
avec Robert Bresson, Florence Delay, Jean-Claude Fourneau, Roger Honorat, Marc Jacquier
MK2 2005 / 60 € - 393 ffr.
Durée film 65 mn.
Classification : Tous publics |
Ce film fait parti d’un coffret contenant Pickpocket, Le Procès de Jeanne d’Arc, L’Argent. Il a reçu le prix spécial du Jury, celui de l’Office Catholique, et du film pour la Jeunesse à Cannes en 1962.
Sortie Cinéma : 1962, France
Version : DVD 5 / Zone 2, Pal
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3 ; 1:33
Format audio : Français, Mono.
Sous-titres : anglais, allemand, espagnol, italien
Bonus :
Interview de Robert Bresson ; entretien avec Mario Beunat (5min)
Robert Bresson et Jean Guitton (5 min)
Interview de Florence Delay (21 min), pour Le Jour du seigneur "spécial Toussaint" tourné en 2000 et remonté par Pierre Chapat
Interview de Georges Duby et Laure Adler ; extraits des Brûlures de l’histoire (1994) (40min)
Discours d’André Malraux prononcé le 18 mai 1961 à l’occasion du 530e anniversaire de la mort de Jeanne d’Arc (21 min.)
Bande-annonce (3 min.)
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Le procès de Jeanne d’Arc, c’est l’histoire d’un chrétien qui s’attaque aux certitudes de l’église, d’un oecuméniste qui affronte l’un des fondements de la société, sa justice. Cette histoire, c’est celle de Robert Bresson, réalisateur de la modernité et de la subversion, poète du dépouillement et de la sobriété, sur lequel se reflète le portrait d’une femme tout aussi moderne, tout aussi subversive et tout aussi simple, Jeanne d’Arc. C’est un combat commun que mènent ces deux personnages, celui de l’essentiel, celui qui crie la vérité par des silences déconcertants.
La lutte de cette jeune femme de 19 ans pendant ses dernières heures, c’est celle de sa vie, non pas celle de sa survie, mais l’affirmation de ce qui l’a animée durant son existence, une foi inébranlable qui se suffit à elle-même, qui n’a pas besoin d’Eglise pour exister, et d’une telle force, d’une telle innocence qu’elle va jusqu’à renvoyer ses faiblesses et ses contradictions à la face de la grande institution.
La révolte de cet homme de 61 ans, c’est aussi celle de sa vie, d’un cinéma en crise contre lui-même, s’élevant contre le conformisme et le sentimentalisme qui parasitent la voie de la vérité. A la sobriété des images de Bresson répond la simplicité percutante des paroles de Jeanne, le jeu minimaliste des comédiens se fait l’écho de la sincérité du combat de la demoiselle, et les images, pour une fois au service du son, figurent le pouvoir d’une simple croyante sur l’inquisition. De fait, malgré ou grâce à tous ses efforts de dépouillement, qui n’ont qu’un but, aller directement à l’intérêt du sujet, la résistance qui existe en chacun de nous, au plus profond de nos espoirs, de notre foi, c’est Bresson qui transparaît dans ce film.
Sa personne est omniprésente, son regard, son cœur, et pourtant c’est de Jeanne dont on ne cesse de parler dans ce DVD. On accorde à celui-ci deux courts extraits d’interview, puis le reste des bonus ressemble à une grand-messe au culte de la pucelle. Si le réalisateur et la paysanne étaient intrinsèquement liés durant le film, c’est le mythe de Jeanne qui vient occulter le message du réalisateur dans le reste du DVD. L’interview de Florence Delay, d’historiens, ou encore le discours d’André Malraux constituent effectivement des documents intéressants sur la vie de celle qui bouta les Anglais hors de France. Mais là n’est pas le propos. Si Bresson, dans son éternel souci d’aller à l’essentiel, a décidé de ne se pencher que sur la fin de la vie de la jeune fille, c’est pour que l’intérêt ne porte que sur son procès. Les bonus du DVD ne semblent avoir qu’un seul effet : rajouter les détails inutiles et occultés que Bresson s’était efforcé d’éliminer...
Etienne Gennatas
( Mis en ligne le 21/03/2005 )
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A lire également sur parutions.com:Coffret Robert Bresson : L’argent
de Robert Bresson | |
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