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Le miroir
avec Andrei Tarkovski, Margarita Térékhova, Anatoli Solonitsyne
MK2 2005 /  25  € - 163.75 ffr.
Durée film 109 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma : 1978, URSS
Titre original : Zerkalo

Version : DVD 9
Format vidéo : 1.33 (4/3) ; N&B / Couleur
Format audio : Russe. Dolby Digital (2.0 mono d’origine) ou 5.1 remasterisé.
Sous-titres : Français, Russe, Anglais, Espagnol, Italien, Néerlandais, Japonais,
Suédois, Allemand, Portugais, Hébreu, Arabe, Chinois.

DVD Bonus :
Filmographies.
Préfaces : Alexandre Micharine, scénariste (processus d’écriture du film, lien d’amitié avec Tarkovski) et G.Yavlinskii, politicien (à propos du cinéma russe) (42')
Biographie de Arséni Tarkovski, poète
Anatoli Solonitsyne (rôle du passant dans le film), Innokenti Smoktounovski (narrateur dans le film), Souvenir (3 brefs documentaires autour des acteurs, du cinéma russe)
Hommage d'Edouard Artémiev à Andréi Tarkovski (3') (moment musical sur fond d’images de Tarkovski)
Bandes-annonces
Galerie photos

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« Lorsqu’il ne resta plus que quatre cents mètres de pellicule pour achever Le Miroir, soit treize minutes de projection, le film en tant que tel n’existait toujours pas. Les rêves d’enfance du narrateur avaient certes été conçus et tournés, mais tout était encore loin d’être suffisant pour lui trouver une structure unifiée. Le film, dans sa forme actuelle, est né de l’idée d’introduire le narrateur dans la trame du récit, ce qui n’avait été prévu ni dans la conception du film ni dans le scénario. » Le Temps Scellé, Andrei Tarkovski. Editions Cahiers du Cinéma, p. 123.

Quand Tarkovski réalise Le Miroir, en 1974, trois longs métrages existent déjà : L’enfance d’Ivan, Andreï Roublev, Solaris. Il a déjà une forte conscience de son art. Si tous les films du cinéaste tissent les thèmes de sa vie, Le Miroir est plus immédiatement autobiographique. Dans les premières versions du scénario, le film se nomme Une journée blanche, blanche. Il traverse l’enfance, « une nouvelle sur l’évacuation au temps de guerre, dont le nœud se resserrait autour de l’instructeur militaire de mon école. »

Le Miroir est un lieu de la mémoire intime travaillé par l’Histoire où se mêlent éléments dramatiques et documentaires, films en couleur et en noir et blanc. La ligne narrative est ténue : Aliocha, un cinéaste de 40 ans, est sur le point de mourir. Il se souvient. Le film tient du collage, de la juxtaposition de souvenirs et de sensations, de mises en scène de visions oniriques et de scènes historiques comme celles de la traversée du lac Sivas par les troupes de l’Armée rouge, pendant la grande offensive de 1943. « En voyant apparaître sur l’écran, comme sortant du néant, ces hommes épuisés par un effort surhumain, victimes d’un destin effroyable et tragique, j’eus la certitude que cet épisode allait devenir le centre, le nerf et le cœur d’un film qui n’avait été au départ qu’un souvenir lyrique intimiste. » (*) La logique y est celle du rêve, de l’association d’idées. Une épaisseur du temps est là dans un itinéraire. Temps retrouvé de l’enfant, mélancolie du narrateur. Chez Tarkovski : tension vers un Absolu, écriture d’un Destin, lié au pays, à la Russie, au sens du sacré, à l’art.

On s’y promène dans ce film, on s’y perd, on y assemble des fragments, on les laisse vivre : une femme blonde, au chignon, icône russe, figure maternelle, attend ; un voyageur, un médecin, s’assied sur une barrière, elle s’écroule ; des enfants dorment dans un hamac ; le bruit de l’eau et le craquement d’un incendie ; une imprimerie, en noir et blanc, les longs couloirs du temps et l’énorme bruit des rotatives, la mère est correctrice ; un récit de matador ; le canon d’un fusil, la neige et des enfants soldats ; une jeune fille rousse, une amoureuse, elle a les lèvres gercées ; des foules en liesse ; des portraits de Mao ; la chaleur d’une maison d’enfance ; des mots dit en voix off, poèmes d’Arseni Tarkovski, le père du cinéaste…

Lire les écrits du cinéaste, c’est aussi tisser un jeu de correspondances entre le film et le processus organique de création. Les va-et-vient du scénario, les sources d’inspiration, le hasard, le sentiment d’un film qui entre en résistance, les contraintes matérielles, la censure soviétique… L’interview de Alexandre Micharine, co-scénariste, proposée sur le DVD, prolonge cet itinéraire. Il raconte l’amitié, le travail sur Le Miroir. Les autres compléments n’ont pas grand intérêt. Et on regrette l’absence de propositions critiques sur le film.


(*) Le Temps Scellé, Andrei Tarkovski. Editions Cahiers du Cinéma, p. 122



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A l'occasion de la sortie chez MK2 Editions des DVD d'Andrei Tarkovski, MK2 organise une rétrospective ANDREI TARKOVSKI au MK2 Parnasse à partir du 25 mai. Les films ANDREV ROUBLEV, STALKER, LE MIROIR, SOLARIS et L'ENFANCE D'IVAN seront présentés.


Benoît Pupier
( Mis en ligne le 23/05/2005 )
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       de Andrei Tarkovski
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       de Steven Soderbergh
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