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L’enfance d’Ivan
avec Andrei Tarkovski, Kolja Burljaev, Stephan Krylov, Valentin Zubkov
MK2 2005 / 25 € - 163.75 ffr.
Durée film 85 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma : 1962, URSS
Titre original : Ivanovo detstvo
Version : Zone 2
Format vidéo : 4/3 format respecté 1.33
Format audio : Mono
Sous-titres : français
DVD Edition Collector
Bonus :
Documentaire « Les enfants de la guerre » (19 mn)
Entretiens avec Evguéni Jarilov, comédien (19 mn), Viatcheslav Outchinniko, compositeur (34 mn), Vladimir Ioussov, directeur de la photo (34 mn)
Galerie photos
Filmographies du réalisateur, du scénariste, du compositeur, du directeur de la photo, des comédiens
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Nous sommes en 1941, l’Allemagne d’Hitler a donné l’assaut au géant soviétique. Ivan, un jeune garçon de 12 ans, se trouve au centre de cette tempête. Après que toute sa famille fut tuée par les Allemands, il a décidé de s’engager dans l’Armée.
Couvert de prix internationaux dont celui de la Mostra de Venise (1962), L’enfance d’Ivan est le premier long-métrage d’Andrei Tarkovski. Il se fait vite remarquer avec son court-métrage Le rouleau compresseur et le violon (1961) qui allie déjà maîtrise technique et qualité esthétique. Tarkovsi apporte un soin particulier à la composition du cadre et à la lumière, et travaille dans cette optique en étroite collaboration avec son équipe technique qu’il intègre dans le processus de création de ses films. Et L’enfance d’Ivan ne déroge pas à la règle.
Ce film aborde un thème toujours d’actualité : l’embrigadement des enfants dans l’Armée. Lorsqu’on nous explique qu’Ivan s’est engagé de lui-même en tant que soldat et qu’il a bravé le danger avec courage en effectuant des missions au péril de sa vie, on est d’abord tenté de réagir avec un étonnement admiratif. Dans une lecture au premier degré, on peut voir Ivan comme l’incarnation du sentiment d’exaltation patriotique qui ne détonnerait pas avec l’idéologie soviétique, et le spectateur de se dire « mince, encore un film de propagande ». Sauf que l’intrigue avançant, la détermination affichée d’Ivan ressemble de moins en moins à celle d’un héros de guerre et de plus en plus à celle d’un enfant meurtri, fantôme de lui-même, qui ne peut taire sa révolte.
En dénonçant l’instrumentalisation des enfants en temps de guerre, Tarkovski s’est attiré les foudres du régime et Khrouchtchev en interdit la diffusion en U.R.S.S. Les archives historiques contenues dans les bonus viennent contredire les propos officiels : on y voit des cérémonies de remise de décorations militaires aux enfants-soldats. L’enfance d’Ivan, loin d’être un film de propagande, est une œuvre pacifiste qui révèle les côtés les plus vils de la nature humaine et dénonce le comportement des hommes entraînant les enfants dans leur folie destructrice. Un décorateur de Tarkovski interprète d’ailleurs une scène du film : « La guerre, on ne peut rien en tirer d’utile. Pas même cette flamme écœurante des combats dont il ne faut pas chercher à obtenir du feu ».
Comme tout film soviétique, L’enfance d’Ivan pose la question du rapport entre art et politique dans une société rongée par la censure. Tarkovski, au même titre que son compatriote Eisenstein, eût toutes les difficultés du monde à tourner ses films qui ne plaisaient guère au gouvernement mais il continua de s’exprimer envers et contre tous à travers des œuvres exigeantes telles que Le sacrifice ou Le miroir, films présents dans le coffret consacré au réalisateur par les éditions Mk2.
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A l'occasion de la sortie chez MK2 Editions des DVD d'Andrei Tarkovski, MK2 organise une rétrospective ANDREI TARKOVSKI au MK2 Parnasse à partir du 25 mai. Les films ANDREV ROUBLEV, STALKER, LE MIROIR, SOLARIS et L'ENFANCE D'IVAN seront présentés.
Tiphaine Rochereuil
( Mis en ligne le 16/05/2005 )
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