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Né pour tuer
avec Robert Wise, Claire Trevor, Lawrence Tierney
Montparnasse - RKO 2005 /  19.82  € - 129.82 ffr.
Durée film 90 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma : 1947, USA
Titre original : Born To Kill

Version : DVD 5 /Zone 2
Format vidéo : 4/3
Format image : 1:33 (noir et blanc)
Format audio : Anglais (Mono Dolby Digital)
Sous-titres : Français

Bonus :
Présentation de Serge Bromberg (5 mn)

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Les premiers pas de Robert Wise en tant que réalisateur, c'est de manière indirecte à Orson Welles qu'il les doit. Depuis 1939, Wise travaille à Hollywood en tant que monteur, et à ce titre, il s'est déjà chargé du premier film de Welles, Citizen Kane. Lorsqu'en 1942, tous deux achèvent le montage de La splendeur des Ambersons, Welles est contacté par le gouvernement américain pour aider à l'effort de guerre, et part en service commandé tourner à Panama et au Brésil (on craint alors un débarquement nazi en Amérique du Sud). Durant son absence, un « test screen » des Ambersons est organisé, qui s'avère catastrophique. Aussitôt, le studio décide de modifier le film, et en l'absence de Welles, il s'adresse à la personne qui connaît le mieux le film, son monteur, Robert Wise.

Des scènes additionnelles sont tournées, et le film est amputé de près de trente minutes pour devenir la version que l'on connaît désormais. Les scènes coupées seront ensuite détruites (en même temps d'ailleurs que d'autres, dont celles de Soupçons d’Hitchcock) pour libérer de la place dans les entrepôts d'archives… Cet épisode dramatique, en particulier pour Welles, lance la carrière de Wise, qui tournera dès 1944 deux à trois films par an en tant que réalisateur, et ce, jusqu'au début des années soixante et son travail sur West Side Story.

Born to kill, sorti en 1947, est son sixième film, et le troisième apparenté aux thrillers dans sa filmographie. Sa maîtrise de la mise en scène est encore balbutiante, ses plans sont conventionnels et par trop prévisibles, ses comédiens donnent régulièrement l'impression de réagir comme des marionnettes tant ils sont peu ou pas assez bien dirigés. Cependant, Born to kill a conservé beaucoup de charme. En particulier grâce au personnage complexe de Helen Brent, interprété par Claire Trevor. Cette femme manipulatrice, trop ambitieuse, intelligente mais pas assez fin stratège, et finalement victime de sa propre indécision. Elle a en face d'elle un personnage trop monolithique de dur à cuire, sans scrupule, et loin d'être aussi intelligent qu'il pense l'être. Lawrence Tierney, qui incarne cette brute de Sam Wilde, trouvera pourtant la phrase qui la caractérisera le mieux, tirée de l'Ecclésiaste : « Vanité des vanités, tout est vanité. »

Car si Helen Brent est issue d'une famille très argentée, elle dépend en fait des largesses de sa demi-sœur. Et bien qu'elle prépare un mariage qui la libérera de toute contrainte financière avec un homme qu'elle semble aimer, l'attrait du danger la séduit. Et quel plus grand danger que ce Sam Wilde, grand, baraqué, trop sûr de lui, et peut-être meurtrier ? Lorsqu'elle le séduit, on ne saurait dire avec certitude quels sont ses motifs, car elle a apparemment tout à perdre à le faire entrer dans son cercle et mettre en péril ses plans. Elle croit pouvoir jouir d'une situation où elle seule connaît le fonctionnement et les motivations de chacun. Et elle pense pouvoir les manipuler comme des pantins. Mais Sam, notamment, a d'autres plans que les siens…

Le mérite de ce film noir repose donc essentiellement sur un scénario bien huilé et un personnage de garce suffisamment riche pour que l'on se délecte de chacune de ses trahisons. Fort heureusement, Robert Wise ne s'est pas arrêté là. Il a gravi peu à peu les échelons avant de devenir le réalisateur de renom que l'on connaît, avec les chefs-d'œuvre intemporels que sont La Maison du Diable, West Side Story, ou La cannonière du Yang Tsé (on passera sur la notion d'intemporalité concernant Le jour où la Terre s'arrêta, et sur celle de chef-d'œuvre à propos de La mélodie du Bonheur…).

Ce DVD sort alors que Robert Wise vient de nous quitter. Son dernier blockbuster remontait à 1979, il s'agissait du premier film de cinéma de la franchise Star Trek. Cette éditon, agrémentée d'une simple présentation de Serge Bromberg, nous montre le film dans une version restaurée, et a le bon goût d'offrir des sous-titres optionnels avec la version anglaise originale.


Daniel Beziz
( Mis en ligne le 24/10/2005 )
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