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Terre promise
avec Amos Gitaï, Rosamund Pike, Hanna Schygulla, Diana Bespechni, Anne Parillaud
MK2 2005 / 19.99 € - 130.93 ffr.
Durée film 87 mn.
Classification : - 12 ans |
Sortie Cinéma, Pays : 2004, Israël
Titre original : Promised Land
Version : DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.85 (couleurs)
Format audio : Hébreu, Anglais, Arabe, Russe (Dolby 5.1 et Stereo 2.0) et version française (Dolby 5.1)
Sous-titres : Français
Bonus :
A propos de Terre Promise (13 min)
Bande-annonce (2 min)
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C'est un film blafard que ce Terre Promise réalisé par le célèbre cinéaste israélien. Blafard comme la lune laiteuse baignant le désert du Sinaï où les immigrées estoniennes arrivent en début de film ; blafard comme leur peau, qui, de blanche et laiteuse telle qu'on l'a quand on n'a que vingt ans, se marbre et se casse dans la houle de la prostitution et de l'exil, couleur de poupées salies par l'argent et les hommes ; blafard enfin comme les taudis de Ramallah et d'autres villes de ce pays à la fois loin du monde et en son cur essentiel...
Blanc aussi virginal, sali par le sexe marchandé, blanc de linceul comme un futur proche et possible pour ces victimes hagardes... Elles sont belles, même sublimes, ont fui leur pays on ne sait trop pourquoi, et se retrouvent en bande autour d'un feu de bédouins, entre l'Egypte et la Palestine. La scène d'ouverture est saisissante : deux smalas se côtoient et se méprennent, blondes et rousses baltes d'un côté, gars bruns, arabes, de l'autre, passeurs d'une frontière qu'on appellerait volontiers le Styx. On est surpris par leur docilité, leur faible résistance à cet appel d'air d'un destin qui, tout noir soit-il, semble appelé de leurs voeux... Servitude volontaire? Impasse consentie? Dead End en tous cas...
On suit l'une de ces maudites amantes, Diane (Diana Bespechni), qui des larmes à la fuite, promène le regard du spectateur. Dans un club de la Mer Rouge, elle rencontre Rose, anglaise tombée elle aussi dans cette insoupçonnée toile de la traite des femmes. Insoupçonnée parce que les bombes et le sang rouge et or dont le réalisateur ne fait pas l'économie sur sa palette nous sont plus coutumiers dans ce coin perdu de la planète.
La réalisation, tournant en DV, joue avec les couleurs et la lumière, qu'il s'agisse des ombres sur la nuit désertique ou des visages apeurés des filles, estimées à la va-vite, bétail humain, sous les éclairs de lampes torches. La caméra bouge avec elles, suiveuse au poing, donnant dans sa valse une qualité documentaire au film, réalisme maquillé par des plans quon dira bibliques (les cieux colorés à laube sur des paysages lunaires) et une volonté, aussi, de dérive vers limaginaire, soit-il cauchemardesque (la scène alternant le désarroi de Rose et Diane dans on ne sait quel bordel tenu par un militaire revenu de tout, et le chant religieux des putains habillées en communiantes, est extraordinaire).
Les actrices sont parfaites, criantes de vérité, anonymes mises en relief par les jeux de comédiennes confirmées : Anne Parillaud en maquerelle froide et féroce, Hanna Schygulla, l'égérie fassbindérienne, en vieille tenancière qu'un coeur tendre n'a pas tout à fait lâchée, et Rosamund Pike en douce anglaise télescopée dans cet enfer de la traite des blanches (tout aussi télescopée que l'actrice d'ailleurs, ancienne James Bond Girl et actuellement à l'affiche du très hollywoodien et sanglant Doom!).
Un simple et court making of accompagne le film, sorte de notes dintentions du réalisateur, en images.
Bruno Portesi
( Mis en ligne le 14/11/2005 )
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