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Le bras tendu humanitaire sait aussi serrer des mains sales…
avec David Yates, Wendy Crewson, John Simm, Anamaria Marinca
Editions Montparnasse 2006 /  22  € - 144.1 ffr.
Durée film 180 mn.
Classification : - 8 ans

Sortie Cinéma, Pays : 2004, Grande-Bretagne
Sortie DVD : avril 2006

Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : Pal
Format image : Couleurs, 16/9e
Format audio : Français, Anglais, Stéréo, Dolby Digital
Sous-titres : français

Bonus :
Pas de bonus

Sex Traffic a reçu le prix BAFTA TV de la meilleure série dramatique, ainsi que le grand prix aux 18èmes Rencontres Internationales de la Télévision de Reims. Anamaria Marinca a reçu le prix BAFTA TV de la meilleure interprétation féminine.

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Avouons-le : c’est à reculon que l’on se lance dans le visionnage d’une série consacrée au trafic des femmes. Et pourtant, quelle baffe ! David Yates livre, avec les deux épisodes de cette série choc, un témoignage poignant, beau, révoltant, émouvant, qui secoue dans tous les sens nos réserves d’adrénaline.

L’histoire va et vient d’un continent à l’autre. Des plaines moldaves où deux jeunes sœurs, Elena et Vara, tombent comme tant d’autres dans le piège du mirage européen. Leur rêve d’Occident devient cette noire épopée. Jusqu’aux bordels bosniaques où, devenus chairs fraîches, les jolies blondes se marchandent entre passeurs sans scrupule, et acheteurs américains encore moins éhontés… Car pour montrer ce trafic infâme, David Yates part d’un fait divers, tiré de faits réels : l’implication même et à grande échelle d’officiers américains dans ce réseau de la honte, alors même qu’ils sont sensés être là pour lutter contre son expansion. Que sont quelques jeunettes bradées au regard de tous les bars à putes et autres maisons closes fermés par leurs soins ?... Le bras tendu humanitaire sait aussi serrer des mains sales…

D’Angleterre où un jeune détective, David, enquête sur ce marché, tant bien que mal, aux États-Unis où le groupe Kernwell, financeur des dites forces de maintien de la paix (et signataire de quelques contrats juteux en Irak…), peine à noyer le poisson du scandale. Le PDG fait bonne figure ; sa femme, de rombière plutôt aveugle, parvient à déciller son regard sur le terrain même, dans l’un des foyers d’Italie où son recueillies quelques rescapées… dont Elena, jetée à l’eau par l’un de ses Charon, mais pas morte noyée… Farouchement décidée à retrouver sa sœur en Angleterre, elle pourrait devenir l’un des éléments clés pour démasquer ce réseau transfrontière. Mondialisation du mal…

C’est peut-être ce qui surprend au premier chef : l’incroyable extension de ce marché fantôme, nourri des appétits des uns et des autres, de la soif de liberté de jeunes femmes, de leur désir d’amour aussi (c’est une amourette montée de toutes pièces entre Vara et un jeune moldave sournois qui projette les deux sœurs au cœur de cet enfer), des libidos bassement insatisfaites d’hommes à travers le monde, le soldat en mission, la crapule italienne, l’ado désoeuvré devant son cyber-space, et l’hubris de magnats ne tenant plus les rennes de leurs empires… Comme une incroyable conjonction de soifs et d’envies, grossies en drames, d’aveuglements déclinés en viols, meurtres : en fait, la culpabilité des uns et des autres, pendables parce que faibles. Et comme si de rien, des adolescentes sont tâtées comme des marchandises par des machos en casques bleus, noyées dans l’Adriatique pour que les bateaux clandestins puissent échapper à des autorités dépassées par les événements, envoyées en Angleterre, fictivement inscrites comme étudiantes en langue, pour le visa ad hoc, et jetées sur l’asphalte, battues et malmenées…

La grande force de David Yates est de convaincre par le divertissement. Sous la forme d’une enquête et la ronde de personnages attachants (les deux sœurs, David, la femme Kernwell), via une mise en scène efficace, le réalisateur fait passer son message : le choc du documentaire par le cheval de Troie d’un thriller mondialisé. La gradation dans l’horreur, par la compromission des uns et des autres, montre de façon saisissante à quel point tout cela, hélas, est possible. Bref, les deux épisodes de cette courte série récemment diffusée sur Canal +, sont à découvrir de toute urgence.

Prochaine étape pour le réalisateur anglais, dans un tout autre registre : Harry Potter et l'Ordre du Phoenix...


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 03/05/2006 )
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