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Films -> Drame |
Sortir de Mai avec Philippe Garrel, Louis Garrel, Clothilde Hesme, Eric Ruillat MK2 2006 / 24.99 € - 163.68 ffr. Durée film 180 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma, Pays : 2005, France
Version : 2 DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 4/3
Format image : 1.33 (noir et Blanc)
Format audio : Français stéréo
Sous-titres : sans
DVD 1 :
Le film
Préface de Philippe Azoury (4 mn)
La bande annonce du film (3 mn)
DVD 2 :
Zanzibar, Un documentaire de Jackie Raynal sur Zanzibar, le mouvement artistique né de Mai 68 (26 mn)
6 Cinématons de Gérard Courant : 6 portraits muets filmés mettant en scène : Philippe Garrel, Daniel Pommereulle, Jackie Raynal, Patrick Deval, Frédéric Pardo et Serge Bard (21 mn)
Vite, moyen métrage de Daniel Pommereulle (33 mn)
Festival de Venise 2005 : conférence de presse et interviews de Clotilde Hesme et Louis Garrel (55 mn)
Lion d'argent à la Mostra de Venise en 2005 Imprimer
A sa sortie en octobre 2005, le film de Philippe Garrel a reçu un unanime succès de critique. «Lun des plus beaux films français du nouveau millénaire» (Libération) ; «68, la drogue, lamour ; un trip planant de Philippe Garrel» (Télérama ) ; «Une ambition sans pareille dans le cinéma contemporain» (Les Cahiers du cinéma) ; «un pur éclat dinamertume» (Le Monde). Voilà ce que cela pourrait donner si lon jouait au jeu du florilège des morceaux choisis denthousiasme. Sa longueur (3 heures) et sa faible distribution en salle (compensée toutefois par une incroyable durée, du moins pour les Parisiens, puisque le film est resté à laffiche dun cinéma du quartier latin jusquà la fin avril 2006) ont pu écarter quelques spectateurs qui attendent sûrement avec impatience la sortie du DVD.
Les Amants réguliers souvre en mai 68, et passe alors le premier obstacle que le cinéma met sur sa route : la reconstitution dépoque. Point deffets de réel, de Quartier latin, de grands mouvements de caméra. Mai 68 se joue en une nuit à larrière sombre, enfumé, irréel dombres et de lumière, dune barricade théâtralisée contre laquelle de jeunes révolutionnaires - casque blanc mais visages de suie - sennuient, sendorment, rêvent de la Révolution française avant de fuir sous la charge des CRS ; et de rentrer chez eux se faire border par leur mère. Tour de force qui mythifie et démystifie mai 68 tout à la fois.
Après 68 vient 69. Cest surtout à cet après-mai que Garrel consacre lessentiel de son film. Le temps est certes à la désillusion, mais aussi aux moyens de la surmonter. Le personnage principal, François (joué par le propre fils du réalisateur - le film est de toute façon une affaire de famille où lon croise trois générations, de Maurice à Louis, et quelques compagnes) - et sa bande de copains cherchent dans la drogue, lamour et la communauté, leur sortie de Mai. Ils se rassemblent, poètes, peintres, dandys, muses, oisifs, dans lhôtel particulier dun jeune héritier, dans les vapeurs de lopium et le tourbillon dune fête ininterrompue. Un soir, Lilie (Clothilde Hesme), cheveux de nuit et sourire de lumière, apparaît et illumine François. Les Amants réguliers est lhistoire de leur amour et ajoute donc au portrait générationnel lhistoire matricielle de la naissance d'une idylle. Mais, bientôt, la pensée du lendemain met fin à ce temps suspendu. Un métier, une famille, et cest le présent intense de la jeunesse qui fout le camp, lamour et lamitié qui se délitent. Tout le monde finit un peu seul, comme sil lavait cependant toujours été. Quand Lilie lance au spectateur un regard complice pour déclarer avec une simplicité confondante cette phrase définitive : «La solitude quil y a dans le cur de chaque homme, cest incroyable !», elle nous livre l'une des clefs, sinon des Amants réguliers, sans doute de luvre de Garrel.
Le film, en noir et blanc, tour à tour noyé dans lobscurité ou aveuglé de lumière, montre un Paris intemporel, une Seine argentée et des rues quaurait pu immortaliser Atget, napées de la musique de Jean-Claude Vanier et de son piano élevé au statut de personnage. Le film est pourtant desservi par son passage en DVD. A moins dun équipement adéquat, les petits écrans affadissent les contrastes de lumières, minent le noir et blanc. Les lenteurs sétirent en longueur hors des salles obscures, le film perd en magie. Ce ne sont pas forcément les films daction aux effets spéciaux XL, ou les vastes paysages qui perdent le plus à la réduction sur petit écran. Le film de Garrel nest sans doute pas fait pour ce format.
Les bonus rassemblés par MK2 sont centrés sur la figure de Daniel Pommereulle, peintre, poète, acteur, cinéaste, mais surtout ami de Garrel, auquel Les Amants réguliers est dédié : documentaire nostalgique sur le collectif artistique Zanzibar et son idéal de liberté de création, ensemble de portraits muets (des «cinématons»), ainsi quun court métrage, Vite, réalisé au Maroc peu après les événements de mai, dont le noir et blanc irradiant annonce celui des Amants réguliers.
Mathilde Larrère ( Mis en ligne le 24/05/2006 ) Imprimer
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