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Virée cramée dans le désert
avec Terry Gilliam, Johnny Depp, Benicio Del Toro
TF1 Vidéo 2006 /  39.99  € - 261.93 ffr.
Durée film 118 mn.
Classification : - 12 ans

Sortie Cinéma, Pays : USA, 1998
Titre original : Fear and loathing in Las Vegas

Version : DVD / Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 2.35 (couleurs)
Format audio : Anglais, Français (Dolby Digital 2.0)
Sous-titres : Français

Bonus :
- Filmographies des acteurs
- Bande-annonce
- Making of

Le coffret comprend également les DVD de : Donnie Brasco, Le Chocolat, Neverland et Dead Man

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Il fallait nécessairement une tête brûlée comme Terry Gilliam pour se lancer dans un projet pareil. Adapter l’inadaptable, filmer le délire journalistico-hallucinogène d’un de ces écrivains météores que l’Amérique a enfanté dans les années 60-70, celles du Vietnam et du LSD. Hunter S. Thompson s’est suicidé en 2005, en laissant derrière lui quelques œuvres explosives et inclassables, donnant ses lettres de noblesse à un genre et un mot : le journalisme gonzo, reportage écrit à la première personne et centré sur cette première personne. L’usage de drogues, s’il n’est pas obligatoirement prescrit, peut apporter énergie et matière à de telles enquêtes, comme le prouve les écrits speedés de Thompson.

Las Vegas Parano est de ceux-là. Thompson, sous le pseudonyme improbable de Raoul Duke, se rend dans la cité lumière du Nevada pour couvrir une légendaire course de motos dans le désert, pour un magazine branché. Bien entendu, il ne part pas seul, mais avec son avocat, le Docteur Gonzo, et un plein coffre (d’une décapotable empruntée à un loueur) de substances en tout genre : marijuana, acide, cocaïne, éther, tequila, bière, mescaline, etc. Une fois sur place, l’essentiel de son travail ne concernera pas la compétition sportive mais trois objectifs hautement plus importants : déjouer le complot que le reste du monde fomente contre lui, tester les effets de son matériel illégal sur son propre corps et tout faire pour ne rien payer dans les palaces de Vegas. Ecrire, aussi, peut-être, mais cela doit sans doute faire partie de l’objectif numéro 2.

Gilliam reste très fidèle au livre (disponible en poche chez 10/18), dans la construction du récit, comme dans la description des scènes vues par les yeux du narrateur. Peut-être trop d’ailleurs. Car à vouloir mettre en images l’ensemble des élucubrations du héros défoncé, le film perd de son dynamisme et de sa puissance visuelle, pour se transformer à la moitié du parcours en épuisante machine à faire mal à la tête.

Au-delà de l’aventure psychédélique, Las Vegas Parano est avant tout un grand show d’acteur. Johnny Depp, en premier lieu, campe à merveille l’écrivain chauve et flippé, tout en gesticulations et simagrées, avec en prime une prononciation grinçante, le fume-cigarettes coincé entre les dents (le film ne supporterait en aucun cas la V.F.). Mais il y a aussi un extraordinaire Benicio del Toro, bedonnant et chevelu, complètement allumé et carrément inquiétant. Et puis, on peut remarquer au passage des apparitions plus ou moins brèves de figures hollywoodiennes familières comme Tobey Maguire (gentil hippie, bien avant Spiderman), Cameron Diaz (en Barbie journaliste), Harry Dean Stanton (en juge imaginaire), Christina Ricci (bouseuse mystique fascinée par Barbra Streisand), Ellen Barkin (serveuse sexy à bout de nerfs) et aussi le vrai Hunter S. Thompson, croisé au détour d’une bouffée délirante où Johnny Depp s’exclame : « Hey ! C’est moi ! »

Bonne musique rock 70’s, jolie image (par Nicola Pecorini, qui sera aussi le directeur de la photo, très belle, du dernier Gilliam, le raté Tideland), acteurs époustouflants, scénario délirant. Toutes ces qualités se retournent malheureusement contre le film, qui offre un bel exemple des limites de l’adaptation à l’écran d’un roman qui vaut surtout par son écriture. La fidélité est donc parfois un vilain défaut et fait sonner plus que juste le titre original de l’œuvre, ce qui nous reste dans la bouche après vision du film : peur et dégoût à Las Vegas.


Benjamin Roure
( Mis en ligne le 22/12/2006 )
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