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Films -> Policiers / Thrillers |
Polar / Polanski avec Roman Polanski, Françoise Dorléac, Donald Pleasence, Lionel Stander Filmedia Aventi Distribution 2012 / 19.99 € - 130.93 ffr. Durée film 108 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma, Pays : Royaume-Uni, 1966
Sortie BD : Avril 2012
Version : 1 BD-25, zone B
Format vidéo : PAL, Format 1.77, 1080p.
Format image : N&B, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Anglais, Français, DTS-HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Bonus :
- Documentaire : Deux gangsters et une île (24 min.)
- Galerie de photos
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Cul-de-sac est un polar étrange, entre William Faulkner et Samuel Beckett (le film aurait pu s'intituler En attendant Katelbach).
George (Donald Pleasence) et Teresa (Françoise Dorléac) vivent seuls sur une île dans une demeure où s'arrête la route, formant un cul-de-sac. Un jour, deux gangsters blessés, dont lun grièvement, débarquent. Le plus valide, Richard (Lionel Stander), les prend en otage pendant quelques jours
Roman Polanski réalise avec ce troisième titre ce qu'il considère comme son meilleur film, alliant étrangeté et atmosphère trouble avec une mise en scène sophistiquée, dans un étonnant huis-clos où, là encore, il peint des portraits d'êtres humains fort singuliers : un homme dâge mûr, faible et pusillanime, sa femme à la sexualité débordante, qui ne cesse de lhumilier en l'affublant de vêtements féminins, lui maquillant les yeux et les lèvres, et un gangster, une brute épaisse à la voix rocailleuse (qui posa d'ailleurs des problèmes durant le tournage à cause de son caractère).
Lunivers trouble et absurde sajoute à une mise en scène remarquable, instillant détail concret sur détail concret : le manoir est rempli de poules et dufs ; le gangster, droitier, a la main droite en écharpe à cause dune blessure, ce qui l'oblige à se servir maladroitement de la gauche (plus quune idée de scénario, il y a là le fruit de lattention de Roman Polanski vis-à-vis du réel pour en retracer toute la complexité alors quun autre cinéaste serait allé à la facilité) ; la voiture arrêtée au milieu dune route peu à peu envahie par la marée...
Létonnant dans ce film vient de ce que Roman Polanski ne réalise pas un simple polar mais dessine une terrible condition humaine, palpable, réaliste et dérangeante, qui senfonce peu à peu dans la folie ou la solitude. Le dernier plan du film, sur George, est à cet égard très significatif. Il y a dans Cul-de-sac une volonté de retirer toute lhypocrisie dont on entoure lhumain et les rapports ici sont volontiers emprunts de rivalité, de désespoir, dhumiliation et de fascination réciproque. Mais jamais Roman Polanski ne verse dans la complaisance ; non seulement le film a beaucoup dhumour mais il est avant tout, par sa mise en scène distancée, ironique envers ses personnages et leurs destins (le plus lâche sera celui qui sera capable de tuer !).
On saisit pourquoi le cinéaste aime tout particulièrement ce film car il semble parfait tant au niveau cinématographique quau niveau de lintrigue, réussissant à mêler narration trouble et originalité dun point de vue existentiel, le tout sans aucun formalisme.
Yannick Rolandeau ( Mis en ligne le 08/06/2012 ) Imprimer
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