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Eternal sunshine of the spotless mind
avec Michel Gondry, Jim Carrey, Kate Winslet, Mark Ruffalo, Kirsten Dunst
Universal Pictures Vidéo 2005 / 14.99 € - 98.18 ffr.
Durée film 108 mn.
Classification : Tous publics |
Oscar 2005 du meilleur scénario original
Sortie Cinéma, Pays : 2004, USA
Titre original : Eternal sunshine of the spotless mind
Version : 2 DVD 9/ Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.85 (couleurs)
Format audio : Anglais, Français (5.1 Surround)
Sous-titres : Français, Anglais, Sourds et malentendants
DVD 1 :
Le film
Making of du film
Interviews de Jim Carrey et Michel Gondry
Clip de la chanson Light and day des Polyphonic Spree
Spot TV pour le procédé Lacuna
Commentaires de Michel Gondry et du scénariste Charlie Kaufman
Scènes inédites
DVD 2 :
Dans la peau de Michel Gondry
Making of de la scène sur Saratoga Avenue
Souvenirs de tournage de Kate Winslet et Michel Gondry
Scènes supplémentaires
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Pouvoir oublier à jamais une histoire d'amour qui s'est mal terminée, voilà qui nous épargnerait de douloureuses souffrances. Et ce procédé existe : en une nuit, vous aurez effacé toute trace de l'être aimé et perdu. Une nouvelle vie va pouvoir s'offrir à vous. Et qui sait, peut-être retomberez-vous amoureux de l'autre une énième fois sans pour autant le reconnaître. C'est ce qui arrive à Joel, amoureux de Clémentine, étrange fille aux cheveux tantôt bleus, rouges ou verts. Le voici évacué de la mémoire de sa promise après une histoire tumultueuse. Et quand il décide d'en faire autant, son subconscient se révolte et fait tout pour garder au moins une infime trace de Clémentine...
Deux êtres plutôt quelconques qui se rencontrent, l'un vivotant dans un perpétuel ennui, l'autre en fuite permanente dès qu'elle se sent aimée. Une histoire qui aurait sans doute baigné dans une stupéfiante banalité hollywoodienne si le réalisateur n'avait pas eu la bonne idée de s'appeler Michel Gondry et surtout si le scénariste n'était pas le génialissime Charlie Kaufman à qui l'on doit les inclassables (et magnifiques) Dans la peau de John Malkovich et Adaptation. Forcément, le mot « banalité » s'exclut de lui-même de leur vocabulaire cinématographique. Complexifier une histoire déjà passablement tordue, telle est leur mission principale. Si le premier long métrage du clippeur de Björk, Human nature, avait quelque peu déçu, notre Gondry national se rattrape ici en glissant fausses pistes, flashbacks, cauchemars, effets spéciaux et histoires parallèles (tout aussi alambiquées) pour notre plus grand bonheur. Le film nous balade ainsi tantôt dans la réalité, tantôt dans l'onirisme. Les rêves de Joel sont autant d'anecdotes de son couple formé avec Clémentine, de leur première rencontre sur une plage à leur premier baiser sur un lac gelé, mais on se demande souvent si ses souvenirs sont inventés de toutes pièces ou réellement vécus.
Et c'est qu'on en redemanderait ! Surtout que le plat de résistance est servi par un Jim Carrey étonnamment sobre, au regard triste, à mille lieues de ses gesticulations habituelles, dans un registre encore plus profond que ses prestations dans The Truman show ou Man on the Moon. Sans oublier Kate Winslet dont le charme émouvant n'a plus à être démontré, même dans une publicité pour la carte American Express. Ils nous guident dans le labyrinthe de leur histoire d'amour qui s'efface au fur et à mesure, dispersant leur passé commun en bribes éparses, jusqu'à confondre réalité et imaginaire et nous laisser la larme à l'oeil lors d'une dernière scène poignante, renforcée par la reprise d'Everybody's gotta learn sometimes par Beck, inspiré.
Si le film a remporté à juste titre l'Oscar du Meilleur Scénario original cette année, il aurait aussi pu ravir celui des meilleurs bonus. On aurait même préféré ne pas en savoir autant et laisser un peu de cette magie décalée dans les limbes du mystère. Mais pour les téméraires qui veulent jeter un oeil curieux, lorgnez du côté des scènes inédites, rallongées ou supprimées, aux divers making of qui révèlent une ambiance de tournage pour le moins décontractée et des commentaires audio tout aussi loufoques. Un film à l'image de son titre : étrange et captivant.
Julien Wagner
( Mis en ligne le 10/10/2005 )
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