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Films  ->  Comédie dramatique  
Indiana blues
avec Steve Buscemi, Casey Affleck, Liv Tyler, Mary Kay Place
MK2 2006 /  20.99  € - 137.48 ffr.
Durée film 90 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : 2005, Etats-Unis
Titre original : Lonesome Jim

Version : DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.77 (couleurs)
Format audio : Anglais (Dolby stéréo 5.1)
Sous-titres : Français

Bonus :
Lonesome Steve : Interview de Steve Buscemi (20 mn)
Kirby's song (6 mn)
Bande annonce

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Quand on connaît Steve Buscemi comme acteur, il faut toujours un certain temps d'adaptation pour l'imaginer en réalisateur. On ne doute pas de ses qualités cinématographiques car ses deux précédents longs métrages (Happy Hour en 1996 et Animal Factory en 2000) apportent quelques certitudes à ce niveau. Cependant, ses prestations d'acteur, notamment pour les frères Coen, nous ont tellement marqués, positivement s'entend, dans des rôles de looser génial et autre truand de seconde zone, que l'on a beaucoup de mal à l'imaginer à la tête d'un projet qui fonctionne.

Il faut dire qu'en organisateur d'enlèvement qui tourne au cauchemar et en personnage qui disparaît en copeau de bois dans Fargo ou en abruti fini dans The Big Lebowski, il était très convaincant. Il est tout aussi convaincant en réalisateur même si le registre est plutôt différent. Avec Lonesome Jim, on est dans la veine du cinéma indépendant américain que l'on adore. On retrouve cette Amérique profonde que l'on perçoit de temps à autre dans des films comme The Good Girl avec Jennifer Aniston en caissière de province ou le très récent Bubble de Steven Soderbergh. A chaque fois, le maître mot semble être l'ennui...

Les scénarios sont souvent plus ou moins autobiographiques. C'est encore le cas avec James Strouse. C'est d'ailleurs tellement le cas que pour son film Steve Buscemi utilise les lieux réels où a vécu le scénariste : sa ville, la maison et l'usine de ses parents et ses deux nièces apparaissent à l'écran. Cela permet de répondre à des contraintes budgétaires mais aussi de donner à l'ensemble une certaine vérité. Des contraintes budgétaires qui ont ramené le tournage de 35 jours prévus initialement à 18 mais aussi à l'utilisation de la mini-DV à la place de la pellicule. Buscemi a choisi de tourner avec le budget qu'il avait plutôt que d'attendre un budget complémentaire aléatoire. Même si on ne le saura jamais, on peut imaginer que le résultat n'en est que meilleur.

Welcome to Indiana : James (Casey Affleck - Jim est un diminutif) rentre de New-York. Aspirant écrivain, il avait rejoint la Big Apple pour vivoter de petits boulots : serveur dans un restaurant et promeneur de chiens. Au bord de la ruine et de la dépression, il rentre donc chez papa-maman. Il y retrouve son frère Tim qui, à 32 ans, est lui aussi revenu vivre chez ses parents avec ses deux filles à la suite d'un divorce.

Le père et la mère ont monté une petite entreprise il y a une trentaine d'années. Ils semblent heureux même s'ils sont conscients du mal-être de leurs deux fils. La mère est un peu énervante dans le genre "lou ravie" : «Maman est très contente que tu sois rentré», «Tu as beaucoup manqué à maman». On peut comprendre l'exaspération. La tentative de suicide de Tim accentuera ce sentiment. Pour tout le monde. Jim avoue à Anika (Liv Tyler) le jeune et jolie infirmière qu'il a rencontrée, qu'il était rentré chez ses parents pour faire une dépression, mais que son frère l'a précédé. Petit à petit, au contact de la belle, il tente de se refaire une santé : pas facile d'oublier un désespoir chronique. Il accepte de rejoindre l'entreprise familiale à contrecœur. Il remplace son frère à la tête de l'équipe de basket-ball féminine dans laquelle jouent ses deux nièces. Le moins que l'on puisse dire c'est que ce n'est pas brillant : aucun panier en treize matchs.

Buscemi dresse un portrait très réaliste de cet environnement et ce n'est pas l'intervention de la DEA (Drug Enforcement Agency), l'agence antidrogue, dans le tableau qui change cela. Il travaille avec légèreté et subtilité. On ne sent pas sa présence. Il est pour cela bien secondé par son directeur de la photographie, Phil Parmet, qui fait un travail remarquable. Le résultat intimiste fleure bon l'authentique. Tous les seconds rôles tiennent parfaitement la route. On notera tout particulièrement la mère (Mary Kay Place) d'un stoïcisme à toute épreuve mais un tantinet énervante, et l'oncle déjanté (Mark Boone Junior) qui se fait appeler "Démon" et qui abuse de nombreuses substances hallucinogènes.

Le tout est très homogène et malgré la mélancolie et la tristesse qui se dégagent du film on peut y découvrir un agréable sentiment de bonheur prêt à percer derrière l'hiver. Petit cadeau bonus en plus de l'interview de Buscemi : on suit dans un court métrage de six minutes un figurant que l'on voit une seconde à l'écran dans un pseudo-documentaire assez drôle : Kirby's song.


Judicaël Tracoulat
( Mis en ligne le 24/05/2006 )
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