|
| Films -> |
| | | Rechercher un réalisateur/acteur | |
| Films -> Films historiques |
Délicieuse autrichienne !
avec Sofia Coppola, Kirsten Dunst
Fox Pathé Europa 2007 / 19.99 € - 130.93 ffr.
Durée film 118 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma, Pays : Etats-Unis, 2006
Sortie DVD : 7 mars 2007
Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, format 1.85
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Anglais, Français, Dolby Digital 5.1 et DTS
Sous-titres : Franças
Bonus :
- Bande-annonce
- Teaser
Imprimer
Le haro des historiens français, la moue d'un public quelque peu chauvin, les grimaces de certains devant cette adaptation de la vie de notre chère Marie-Antoinette (la B.O. ! Quelle horreur ! Et Rameau alors ?!)... laissaient présager le pire. Il n'en est rien : un excellent moment de cinéma.
Ce n'est après-tout que le parcours d'une adolescente perdue dans un monde où elle se reconnaît peu et qui ne la reconnaît pas. Une enfant autrichienne sous les regards d'une cour à la réputation toute faite : jalousies, soupçons, intrigues, bassesses, bref, tout le snobisme d'une noblesse aux particules parfois achetées fort cher (Asia Argento campe une du Barry vulgaire et mauvaise à souhait !), soumise par ailleurs au Ridicule d'une étiquette ici montrée du doigt. Certes, il y a comme du paris-hiltonisme avant la date chez cette blonde évaporée, gourmande (le film est une gigantesque pub Ladurée... Qui s'en plaindra ?), victime de la mode et habituée des fêtes les plus extravagantes où le champagne coule à flots, où l'on danse comme en te-boi, où l'on refait le monde, hippie avant l'heure. Certes, la B.O. accentue ce côté Rock n'Roll : Phoenix (gentil groupe anglophone de rockeurs versaillais), The Strokes, The Cure, New Order... Tout ceci n'honore pas les canons du genre ni le classicisme versaillais, fût-il baroque... Et pourtant ! Peut-on oser dire que de ce contraste même naît l'impression de véracité ? Car tout nous fait entrer intimement dans l'univers versaillais : le fourmillement de la Maison du Roi, les lourdeurs protocolaires, l'attente angoissée d'une descendance, un événement à l'ampleur nationale et Européenne, devant sceller l'entente franco-autrichienne. Le jeune Louis XVI doit décider de l'engagement français aux côtés des tout jeunes Etats Unis d'Amérique, le pain manque, le peuple commence à gronder... Pendant ce temps, Marie-Antoinette pille les caisses de l'Etat : Petit Trianon, hameau de la Reine où elle joue à la bergère avec ses enfants et sa suite, flirt avec Fersen.... Ces inconséquences ravivent les rancoeurs de la cour et les colibets sur celle qui n'est guère plus que... l'Autrichienne.
Kirsten Dunst incarne à merveille la princesse, d'abord ingénue et désemparée au sein de cette Cour de France, tirant ensuite son épingle du jeu au gré de ses extravagances, puis une mère heureuse, enfin une Reine lessivée, marquée, résignée : adulte. Le film se temine avant que ne tombent les têtes car c'est un portrait et non une vie que Sofia Coppola voulait nous rendre. Un portrait certes diffracté par la lumière que la réalisatrice y pose : Marie-Antoinette est une jeune fille comme la cinéaste aime les peindre, fragiles, graciles et comme retirées du monde : celui de la famille dans Virgin suicide, celui d'un pays où manquent les codes (Lost in Translation et ici, la cour de Versailles).
Tourné au Château même de Versailles, le film y gagne en profondeur et beauté. La lumière, la lenteur de l'ensemble et l'engourdissement né de la B.O. ajoutent aux ambiances déjà présentes dans les précédents films de S. Coppola : chapelets de clichés à la Hamilton.
Bruno Portesi
( Mis en ligne le 09/03/2007 )
Imprimer
A lire également sur parutions.com:Lost in translation
de Sofia Coppola Eternal sunshine of the spotless mind
de Michel Gondry Ladurée
de Serge Gleizes | |
|
|
|
|
|