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L'asile intérieur
avec Milos Forman, Jack Nicholson, Louise Fletcher
Warner Home Video 2008 / 24.99 € - 163.68 ffr.
Durée film 133 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma, Pays : États-Unis, 1975
Sortie BRD : Août 2008
Titre original : One Flew Over the Cuckoo's Nest
Version : BD 50, Zones ABC
Format vidéo : PAL, 1080p Haute définition 16x9 1.85
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Dolby Digital, Français 5.1, DTS 1.0, Anglais, Castillan, Espagnol, Allemand, Italien
Sous-titres : Anglais, Français, Portugais, Castillan, Espagnol, Danois, Néerlandais, Finnois, Corréen, Norvégien, Suédois, Allemand, Italien
Bonus :
- Commentaire de Milos Forman et des producteurs
- Making of du film
- Scènes coupées
- Bande annonce
5 oscars
L'auteur du compte rendu : Scénariste, cinéaste, Yannick Rolandeau est lauteur de Le Cinéma de Woody Allen (Aléas) et collabore à la revue littéraire L'Atelier du roman (Flammarion-Boréal) où écrivent, entre autres, des personnalités comme Milan Kundera, Benoît Duteurtre et Arrabal.
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Vol au-dessus d'un nid de coucou est un roman de Ken Kesey, paru en 1962. Le terme cuckoo désigne en anglais à la fois l'oiseau et une personne mentalement dérangée, à l'image des patients de l'hôpital psychiatrique du récit. Le roman a été publié en France sous le titre La Machine à brouillard. L'histoire est celle de Randle P. McMurphy (Jack Nicholson dans le film) qui se fait interner pour échapper à la prison. Il va être touché par la détresse et la solitude des patients. Très rapidement, il comprend que l'infirmière en chef, Mlle Ratched, a imposé des règles strictes et entend bien les faire respecter. Il décide alors de révolutionner ce petit monde.
Ce film est réalisé par Milos Forman, réalisateur américain d'origine tchécoslovaque, né en 1932. Après des études à l'université publique de Poděbrady, il entre à l'École du cinéma de Prague : la FAMU. Il y réalise plusieurs courts métrages. Son premier long métrage, L'As de pique (1963) le fait connaître au-delà des frontières de son pays. Il réalise ensuite deux chefs d'oeuvres, Les Amours d'une blonde et Au feu, les pompiers ! et est obligé à d'émigrer à cause de la répression du Printemps de Prague. Passé aux États-Unis, il réalise une comédie sociale, Taking Off (1971) puis change de registre avec Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975). Il réalise ensuite Hair (1979), Ragtime (1981), Amadeus (1985) et Valmont (1989). Plus tard, il retourne aux biographies filmées, réalisant Larry Flynt (1996) puis Man on the Moon (1999). En 2007, il réalise un film sur le peintre Goya, Les Fantômes de Goya.
Vol au-dessus d'un nid de coucou fait donc partie de la période américaine de Milos Forman, Taking Off servant remarquablement de transition. Il est certain que le cinéaste a perdu un peu au change, notamment en mordant et en ironie (ses anciens "collègues" comme Jiri Menzel, sont restés en République Tchèque). Il n'en est pas moins un grand cinéaste car son point de vue est toujours subtil et fin. Et Vol au-dessus d'un nid de coucou n'échappe pas à cela même si le film joue dans des eaux moins troubles : qui ne prendrait pas fait et cause pour ses "fous" contre des individus prétendument normaux mais à maudire (Mlle Ratched et ses valeurs rigides) ?
Il s'agissait aussi de montrer la folie sous un autre angle ; il y avait d'ailleurs à la même époque des sociologues qui s'occupaient de ces questions (cf. Asiles d'Erving Goffman). Réalisé au milieu des seventies, le film épouse donc d'une certaine manière l'air du temps avec cette survalorisation de la folie par rapport aux simples névroses hantant les êtres normaux que nous sommes. La fin, que l'on ne révélera pas, est assez typique de cette position classique. Parfois, le cinéaste va trop dans la "rébellion" conformiste comme avec Hair, réalisé peu de temps.
Milos Forman aime les personnalités hors du commun, qu'elles soient issues d'un milieu populaire ou de la jet-Set. Son film Larry Flint était un portrait du magnat américain de la presse pornographique, fondateur du magazine Hustler. Man on the Moon mettait en scène la vie du comique américain Andy Kaufman. A chaque fois, le cinéaste tente de creuser l'image que l'on peut se faire de telle personne. Son Valmont, film mésestimé, est bien plus juste et joue moins dans le romantisme et l'esbroufe que celui de Stephen Frears, réalisé à la même époque. Milos Forman n'est pas, on le voit, un réalisateur à prendre facilement en défaut.
Le cinéaste tchèque fait montre d'une réelle affection pour ses personnages, qui ne sont pas parvenus à s'adapter au monde. Il parvient avec un grand sens de la dramaturgie à rendre leur présence touchante, notamment le jeune Billy Bibbit (Brad Dourif) dont le sort a de quoi émouvoir. C'est sans doute là que le film est fort avant tout, dans la réalité humaine de ces "inadaptés", plus que dans l'histoire générale, assez conventionnelle. Quil est difficile de devenir homme, tout simplement ! A cela, il faut ajouter la mise en scène sobre et discrète de Forman, parfaitement au service de la narration. D'une grande limpidité, elle évite les trop grands clichés et essaye de poser de réelles questions. Bien sûr, ce film doit beaucoup à l'excellence de l'interprétation de Jack Nicholson - il venait de terminer le tournage de Chinatown de Roman Polanski (1974) -, annonçant la fabuleuse carrière qui allait être la sienne.
A noter au passage que la pièce fut également jouée à Paris avec Bernard Tapie dans le rôle de McMurphy !
Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 23/10/2008 )
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A lire également sur parutions.com:Les Amours d’une blonde / L’Audition
de Milos Forman Au feu les pompiers !
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