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Blu-ray Disc |
Road movie d’auteur avec Wim Wenders, Harry Dean Stanton , Nastassja Kinski, Dean Stockwell, Aurore Clément, Sam Shepard Arte Vidéo 2010 / 24,99 € - 163.68 ffr. Durée film 145 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma, Pays : Royaume-Uni, Allemagne, France, 1984
Sortie BD : 22 Septembre 2010
Version : 1 BD-50, Zone B
Format vidéo : PAL, Format 1.78, 1080 p. AVC
Format image : Couleurs, 16/9 natif
Format audio : Anglais 5.1 Master Audio DTS-HD ; Français 2.0
Sous-titres : Français ; Français pour sourds et malentendants
Bonus :
- Entretien avec Wim Wenders
- Scènes coupées commentées par Wim Wenders
- Bande annonce
- 1 livret de 16 pages Imprimer
Une image du désert américain, deux notes biscornues de guitare, et au milieu de ce paysage sauvage une silhouette longiligne à casquette rouge qui marche inexorablement. Laigle américain veille au-dessus de lui, autant vautour quange gardien. Mort de fatigue après cette marche obsédée, lhomme, mutique, est retrouvé par son frère. Peu à peu, le mystère séclaire. Le marcheur sappelle Travis, il a disparu quatre années plus tôt, abandonnant sa femme et son fils. On le croyait mort, il refait surface, cherchant à reprendre contact autant avec lui-même quavec les siens.
Cest le film dun touriste venu de la vieille Europe, bercé dès son plus jeune âge par les productions américaines. Un touriste qui naurait jamais voyagé et qui naurait de lAmérique que des images vues au cinéma ou dans les peintures. Il y a du western et du John Ford évidemment dans les premiers plans de Paris, Texas. Les grands espaces aux cieux trop larges, et les routes infinies ponctuées de motels à ras de terre, envahissent la première partie du film. Plus loin, cest toujours une certaine image de lAmérique qui dicte les mouvements de caméra. On pense cette fois à Hopper ou Stephen Shore : la vue plongeante sur Los Angeles, les autoroutes entrecroisées, puis enfin les buildings en verre gris de Houston. Deux ans plus tôt, Wenders avait tourné son film de genre, le polar Hammett. Avec Paris, Texas, on quitte lhommage et la relecture pour un film dauteur qui sait prendre ses distances avec Hollywood.
La mise en scène dune Amérique qui nexiste justement que dans les films aurait pu rapidement tourner court si Wenders navait pas pu sappuyer sur un superbe scénario. Sam Shepard a imaginé un récit aussi intrigant (dans sa première partie) que bouleversant. Paris, Texas, cest un moment capté entre deux eaux. À limage du désert quil traverse dans la première moitié du film, Travis est comme dans un no mans land temporel un no mans time entre un passé oublié, mystérieux et un avenir encore plus incertain.
Dune ville à lautre, du désert à la jungle urbaine, de lenfant à la femme, lépopée de Travis est digne des plus grands romans. Et si la structure du film est dune grande précision (trois actes, et des scènes qui se répondent et sopposent), lensemble échappe à tout didactisme grâce à une mise en scène qui sait prendre son temps et laisser la place dhonneur à ses personnages.
Grand cinéaste, hélas moins inspiré aujourdhui, Wenders multiplie ici les moments de magie pure : ces premiers plans forcément, sur lesquels la musique de Ry Cooder saccroche comme un aimant (on navait pas vu telle harmonie entre image et musique depuis Leone ou Kubrick), ce film en Super-8 qui fait monter les larmes, et ce final génial dispositif cinématographique dans un déprimant peep-show devenu scène de théâtre autant que confessionnal.
Porté par un casting aussi talentueux que modeste (Harry Dean Stanton excellent dun bout à lautre, Nastassja Kinski belle à croquer
), le film est en perpétuel état de grâce ; ses images font désormais indéniablement parties des plus belles de lhistoire du cinéma. Et les multiples visions nentament pas sa puissance visuelle ni son pouvoir émotionnel.
Cette édition Blu-Ray est évidemment remarquable et rend parfaitement honneur aux images de Wenders et de son directeur de la photo, Robby Müller. Si les plans du désert sont naturellement grandioses, on redécouvre ici également toutes ces scènes nocturnes, parfaitement restaurées et contrastées. Petit pinaillage : létrange oscillation de lumière déjà présente dans lédition DVD (et sans doute dans les copies originales
) se fait toujours remarquer dans deux des dernières scènes. Quant au son, il est lui aussi sublimé par cette édition : les dialogues sont clairs et purs, et la musique de Ry Cooder vibre comme jamais.
Côté bonus, on regrette quArte Video ne soit pas allé piocher quelques idées dans lédition américaine de Criterion. On aura ici seulement droit aux scènes coupées et commentées (anecdotiques), ainsi quune interview, déjà présente dans lédition DVD, du réalisateur en français. Quant au livret, cest là encore le même, sous une nouvelle maquette, que celui présenté avec le précédent DVD.
Alexis Laballery ( Mis en ligne le 24/09/2010 ) Imprimer
A lire également sur parutions.com:Paris, Texas de Wim Wenders Don’t Come Knocking de Wim Wenders Land of plenty (Terre d’abondance) de Wim Wenders | |
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