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24 heures de la journée d'un homme avec Tom Ford, Colin Firth, Julianne Moore Warner Home Video 2010 / 24.99 € - 163.68 ffr. Durée film 100 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma, Pays : États-Unis, 2009
Sortie BD : 29 Septembre 2010
Version : 1 BD-50, Zone ABC
Format vidéo : PAL, Format 2.35, 1080 p. AVC
Format image : Couleurs, 16/9 natif
Format audio : Anglais, Français Dolby Digital 2.0 et 5.1
Sous-titres : Français
Bonus :
- Interview de Tom Ford et de léquipe du tournage
- «A Single Man : la rencontre»
- Bande annonce Imprimer
En poussant l'art de la critique, on pourrait seulement reprocher à ce film son souci de la perfection, en ajoutant, plein de mauvaise foi, qu'un monsieur-de-la-mode ne pouvait pondre qu'un film léché mais trop publicitaire.
A Single Man, adaptation par Tom Ford (qui signe ici son premier film) du roman de Christopher Isherwood, offre en fait un moment de cinéma à part entière, à la fois sublime et esthétique, profond et émouvant. Un drame. L'histoire d'un deuil inextinguible : huit mois après la disparition de son compagnon, Jim, dans un accident de voiture, George Falconer (Colin Firth), professeur de littérature, n'est plus qu'un homme éteint. Dont nous suivons ici une journée, peut-être la dernière. Très vite, on comprend que George a prévu aujourd'hui son suicide, laissant méticuleusement tout ordonné pour ce départ, le costume de ses funérailles, les papiers, les lettres aux proches...
Du lever, qui le sort d'un cauchemar récurrent, à la fin de cette journée particulière, George suit néanmoins la fil d'un jour banal : le pain toasté accompagnant la café, le rituel de la toilette, les pages d'un roman lues sur le ''trône'' tout en espionnant les voisins, le cours à la faculté, la visite à l'amie chère, le whisky où noyer la soirée...
Mais parce que cette journée sera sa dernière, l'homme exsangue cherche aussi la lumière, il redécouvre dans chaque seconde ces détails imperceptibles qui font la beauté d'une existence ; non pas pour agripper une bouée de sauvetage, simplement pour pouvoir dire dignement au-revoir. Alors, le film, généralement nimbé d'une lumière grise et terne, se colore, les images se saturent, la vie ressurgit sur l'écran comme elle réchaufferait le sang d'un presque-mort. Systématique, le procédé n'en est pas mois efficace, qui dore la visage d'un étudiant aguicheur, la beauté parfaite d'un gigolo espagnol, le rimmel d'une secrétaire ou la robe bleue d'une enfant sage. Et le rire de l'âme-sur, pour un homme qui a perdu son âme-frère ; la joie dépressive de Charley (Julianne Moore), l'alter-egote, expatriée comme lui d'Angleterre, diva solaire et âme en peine, avec qui, depuis toujours, George partage rires et larmes. Il lui rend visite une dernière fois, pour rire justement, boire et crier.
Une journée, 24 heures, où la banalité d'une routine très calibrée prend tout son relief avec le deuil - les souvenirs de la vie avec Jim ponctuent le jour - et la mort annoncée. George y survivra-t-il ?...
Sans jamais forcer le pathos, Tom Ford réalise un véritable tour de force, chacune des minutes de cette heure quarante trouvant dans la film sa juste valeur. Un drame sobre et millimétré, où le réalisateur a pesé chaque détail, chaque élément du décor, chaque plan, dans une ambiances années 60 (nous sommes en pleine crise des missiles à Cuba) très stylisée. Une musique triste et envoûtante, par Abel Korzeniowski et Shigeru Umebayashi, et, surtout, deux acteurs exemplaires. Colin Firth n'aura jamais été aussi beau et touchant, sublimé par l'il du cinéaste, renversant dans ce costume d'homme malade d'amour. La scène où, apprenant la mort de son compagnon au téléphone, George passe du ton badin de celui qu'on appelle enfin (croyant tomber sur Jim) à l'abattement d'un veuf abasourdi, terrifié et en colère, en plan fixe, le visage et le regard de l'acteur occupant quasiment tout l'espace, est extraordinaire. Julianne Moore forme avec lui un couple évident, elle aussi superbe, plus fantasme de femme que femme, sublime et tragédienne.
Cet univers très marqué, précis et particulier pourra en rebuter certains, qui n'iront pas plus loin que l'effort esthétique. Les autres, embrassant le fond comme la forme - évidemment indissociables - tomberont amoureux de cet homme solitaire.
Bruno Portesi ( Mis en ligne le 01/10/2010 ) Imprimer
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