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Le poids du silence
Marie Simon   Une Gifle
Autrement - Littératures 2021 /  17,90 € - 117.25 ffr. / 304 pages
ISBN : 978-2-7467-5580-2
FORMAT : 13,8 cm × 21,1 cm
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. «Pour les enfants comme elle, entrer dans le silence, y trouver refuge n’a pas été facile, aussi évitaient-ils d’en sortir. Plus tard le silence devient secret». Deux personnages, dans ce roman, illustrent le déterminisme de la vie et sont décrits depuis leur enfance malheureuse et injuste jusqu’à l'âge adulte. Leur rencontre ne parvient pas à les guérir, ils sont fracassés par la vie, ils gardent des séquelles qui les empêchent de connaître un bonheur pérenne. Tôt ou tard, leur déséquilibre psychique les perturbe dans leur relation à l’autre.

Elle (on ne sait pas son prénom) est un peu en retrait. Ses parents violents la giflent et la rabaissent, elle n’est pas digne d’être aimée, elle est méprisable et la construction de son identité est faussée. Elle se réfugie dans les études, ponctuées de relations amoureuses malheureuses et devient directrice des ressources humaines dans une grande entreprise. Comment évaluer alors les autres quand on ne se connaît pas bien soi-même ? Sa hantise est de se tromper sur les cas qu’elle doit administrer et prendre une décision lui est très difficile car elle n’a aucun repère, elle est toujours dans le doute.

Abandonnée enceinte par un compagnon violent, Elle rencontre en 2018 Antoine, victime lui aussi d’une enfance sacrifiée. Violé à sept ans dans un parc par un inconnu, sa mère est inconsistante et craint son père qui annihile l’existence de son fils par son mépris profond et systématique. Antoine, pour exister aux yeux des autres, se réfugie dans les drogues, l’alcool et les psychotropes qui le désinhibent dans les soirées de jeunes, et font de lui un caïd. Il parvient à dissimuler sa vraie nature et ses peurs pour plaire et cacher le mépris qu’il a de lui-même. C’est le seul moyen de communication possible. Devenu adulte et médecin pour se venger de son père, simple gratte-papier, il vit onze ans avec Chloé qui lui donne malgré lui un fils, Oscar ; elle finit par le quitter vaincue par ses addictions qui l’éloignent d’elle. Il répète le schéma paternel et devient violent à son tour. Il est mentalement victime de son bourreau, sa vie durant.

La vie commune entre Antoine et Elle, leurs fils Moi et Oscar est relativement sereine jusqu’au jour où Antoine, indifférent au garçonnet, gifle Moi. Elle comprend que le miracle de la guérison d’une enfance malheureuse n’existe pas, le traumatisme est permanent. Elle part avec son fils, préférant la solitude à une relation bancale et dangereuse.

Est-il possible de réparer une vie brisée dès l’enfance ? Apparemment le traumatisme perdure et la «résilience», clé de beaucoup de maux pour Boris Cyrulnik, ne fonctionne pas toujours. Ce troisième roman de Marie Simon est explicite et démontre que dans ces deux cas, le mal fait dès l’enfance est définitif. «Un enfant meurt en France, tous les cinq jours, sous les coups de ses parents ou de ses proches». En épilogue, l’auteure donne à lire la loi du 2 juillet 2019 interdisant les violences éducatives ordinaires, dont l’article 1 stipule : «l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques». Le récit fait profondément réfléchir quand on entend dans les médias tous ces procès pour maltraitance des enfants par les parents et l'on s’interroge sur la pertinence des peines instaurées dans les tribunaux. Il n’existe pas de guérison possible pour ces victimes, hélas.


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 20/01/2021 )
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