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Les agents de la destruction
Laszlo Krasznahorkai   La Mélancolie de la résistance
Gallimard - Folio 2016 /  8,20 € - 53.71 ffr. / 448 pages
ISBN : 978-2-07-079265-8
FORMAT : 11,0 cm × 17,8 cm

Première publication française en novembre 2006 (Gallimard - Du Monde Entier)

Traduction de Joëlle Dufeuilly.

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Qu’est-ce au juste que La Mélancolie de la résistance, cette œuvre publiée en 1989 par le Hongrois László Krasznahorkai et accessible en français depuis 2006 (aujourd'hui en format poche) ? Une métaphore politique, écrite dans le contexte sensible de la décommunisation des pays de l’Est ? Une narration brillante et ample, menée sous la triple égide de Kafka, Beckett et Bernhard ? Une réflexion métaphysique sur l’Ordre et le Chaos ? Un météore unique en son genre ?

Parler de ce livre sereinement relève du tour de force, dans la mesure où tout y est, de prime abord, déroutant : son style aux phrases étirées, parfois sinueuses, noircissant, sans ménager aucune respiration, les pages en blocs compacts, les bourrant jusqu’à la gueule ; sa galerie de personnages, avatars d’une humanité tantôt mesquine, tantôt fragile, tantôt bornée, tantôt parfaitement illuminée ; son décor, une bourgade essoufflée, effilochée, sur laquelle pèse une sourde angoisse et se déchaîne bientôt un vent de panique.

L’argument pourrait tenir en quelques lignes : l’arrivée dans une petite ville d’un curieux équipage – une troupe de forains exhibant le cadavre d’une baleine – va briser le morne quotidien de la population locale et surtout servir de prétexte aux plus ambitieux pour ourdir un complot démoniaque, qui les amènera, toute honte et tout cynisme bus, au sommet du pouvoir.

En révéler davantage sur cette histoire serait un véritable crime de lèse-secret. Car il faut se laisser entraîner, avec le moins de lest possible, par cette folle sarabande de mots et de monologues intérieurs. Il faut se laisser porter par le courant de ces consciences démontées aussi innocemment que, à chaque seconde de notre existence, nous confions notre équilibre aux lois de la gravitation et à l’harmonie des sphères. Ce dernier phénomène nous est d’ailleurs expliqué dans une scène particulièrement émouvante, où une compagnie d’ivrognes se met en devoir de chorégraphier les ellipses des astres du système solaire, sous la houlette d’un des protagonistes centraux, Valuska, l’idiot du village.

Ce deuxième opus de Krasznahorkai constitue un incomparable moment de Littérature dont la musique (remarquablement rendue par la traduction) et la dynamique interne permettent de saisir, a posteriori, le sens de l’énigmatique distique placé en son exergue : «Il s’écoule / Sans passer».


Frédéric Saenen
( Mis en ligne le 21/09/2016 )
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