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Viva Prodi ? avec Sabina Guzzanti Editions Montparnasse 2007 / 20 € - 131 ffr. Durée film 77 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma, Pays : 2005, Italie
Sortie DVD : 18 avril 2007
Version : DVD 5, Zone 2
Format vidéo : PAL
Format image : Couleurs, 16/9e compatible 4/3
Format audio : Italien, Stéréo 2.0
Sous-titres : Français
Bonus :
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Sabina Guzzanti est une actrice italienne comique dont le créneau est la satire politique sous forme de reportage et de sketch
Une version transalpine de Karl Zero
mais une version censurée !
La scène se passe sur la télé publique italienne, RAI3, le 16 novembre 2003 : Sabina Guzzanti lance une émission, RAIot, qui fait de la satire politique avec, comme premier numéro, la question du quasi «monopole médiatique» de Silvio Berlusconi, à la fois patron de Mediaset, président du conseil italien et heureux bénéficiaire dune loi quasiment taillée sur mesure pour le maintenir à la tête de son empire comme de lEtat
Le premier numéro manque de peu dêtre déprogrammé, mais après quelques péripéties, il passe finalement et remporte un assez beau score à laudimat (27 points)
Mais le show nest pas reconduit, fin de parcours pour RAIot en dépit dun début prometteur.
Pourquoi cette déprogrammation ? Qui la ordonnée et selon quels critères ? Peut-on parler dautocensure de la part de la RAI, voire de censure ? A-t-on le droit de poser des questions gênantes, voire de proférer des accusations à la télévision publique contre le parti au pouvoir ? Faut-il surtout constater que dans un grand pays européen, la démocratie, le pluralisme, la liberté dexpression soient un tant soit peu fragilisés ? Et qua fait lopposition ? Et plus généralement, où en sont les médias en Italie ? A partir de ces questions brûlantes, Sabina Guzzanti construit un documentaire satirique acide en ce quil révèle, tant de lItalie berlusconienne que de la gauche italienne au mieux, attentiste, au pire, complice des évolutions inquiétantes.
Utilisant la méthode éprouvée de Michael Moore, à savoir le reportage un peu provoc qui consiste à aller trouver ses contradicteurs patrons de chaînes, conseillers politiques, députés, intellectuels locaux - et à les questionner sans ménagement devant une caméra (ce qui ne se fait plus à la télévision française non plus, où ce rôle est assuré par les spectateurs plutôt que par les journalistes), Sabina Guzzanti gratte là où ça fait mal et démontre les dangers du conflit dintérêt à la sauce italienne.
Le documentaire est une arme efficace, et Sabina Guzzanti est plutôt à laise dans le genre : si les sketchs sont assez inutiles, lenquête et le montage «coup de poing» sont très bien menés. On croise quelques stars transalpines des médias, victimes de cette censure très perceptible : le directeur du Corriere della Sera en particulier. Dario Fo, conscience politique depuis son Nobel, joue les churs outragés, mais dans lensemble, on sent hélas bien que tout le monde à gauche sen moque un peu
Le tableau est intéressant, édifiant même et, dépassant lincident Guzzanti, offre une réflexion, par petites touches, sur le rapport malsain entre médias et politiques avec, en toile de fond, la question dun régime moins démocratique quon ne le penserait : lItalie de Forza Italia et dun Berlusconi dont on connaît les dérives.
Ce documentaire a connu un succès mérité en Italie, il était bon den livrer une version française. Edifiant
mais un peu tardif pour le public français.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 04/05/2007 ) Imprimer
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