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La Ballade de Sadko le trouvère
avec Alexandre Ptouchko, Sergueï Stoliarov, Alla Larionova, Mikhail Troianovski
Bach Films - Les Chefs-d'oeuvre du cinéma russe 2006 /  7  € - 45.85 ffr.
Durée film 90 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : Russie, 1952

Version : DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 4/3 (couleurs)
Format audio : Français mono

Bonus :
Trois dessins animés : Réserves naturelles, Chasseurs en bivouac et Ekran

Lion d'argent au festival de Venise 1953

L'auteur du compte rendu : agrégé d’histoire, Nicolas Plagne est un ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure. Il a fait des études d’histoire et de philosophie. Après avoir été assistant à l’Institut national des langues et civilisations orientales, il enseigne dans un lycée de la région rouennaise et finit de rédiger une thèse consacrée à l’histoire des polémiques autour des origines de l’Etat russe.

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En pleine guerre froide, Staline régnant, un divertissement soviétique plein de charme poétique obtient les faveurs de la Mostra. Le Tour du monde de Sadko, œuvre d’Alexandre Ptouchko, est un voyage en couleurs dans une Russie des temps jadis – celle des poèmes épiques anonymes du Moyen âge russe - et dans le monde semi-légendaire qu’ils mettent en scène.

Très différents des superbes fresques politico-historiques d’Eisenstein sur Ivan le terrible ou sur le prince Alexandre Nevski, Le Tour du monde de Sadko s’appuie sur les aventures du marchand et marin de Novgorod, le trouvère Sadko, un monument de la culture nationale, pour divertir le public soviétique d’après guerre et présenter au monde une image pacifique et civilisée de la Russie éternelle. En cela, il s’inscrit dans la politique stalinienne d’affirmation de l’identité nationale par l’histoire et la culture – « le patriotisme soviétique » - et d’instrumentation du passé « féodal » ou impérial, avec son combat millénaire pour l’indépendance et avec ses gloires militaires, vision nationaliste plus ou moins consensuelle, dont la Révolution devient un élément logique et l’URSS la poursuite légitime.

Arrivé à Novgorod, opulente république oligarchique et marchande, Sadko en découvre les inégalités sociales et la part de misère. Il rachète un prisonnier pour dette qui allait devenir esclave et se rend à une luxueuse fête de boyards et marchands de la ville pour les convaincre de le charger d’une mission commerciale outre-mer lucrative pour eux en échange d’une amélioration de la condition des pauvres. Libre et insolent, le barde est chassé comme un gueux subversif. La fille du roi des océans lui apparaît alors et lui promet son aide. Elle l’aidera à gagner un pari contre les marchands, s’il les défie de pêcher un poisson d’or dans le lac. Sadko suit ses instructions et convainc les imprudents à mettre en jeu leurs stocks, qu’ils perdent. Mais il découvre aussitôt après que le nombre des malheureux est immense et que les richesses distribuées ne suffisent pas. Il organise alors une expédition maritime à la recherche… de l’oiseau-bonheur ! Equipée qui le conduira chez les lugubres et cruels vikings, dans un Orient fourbe, passif, fataliste et despotique, puis au fond de la mer, avant un retour triomphal dans la mère-patrie. Home, sweet home !

Il y aurait bien des choses à dire sur l’image folklorique de la Rous – époque ancienne de la Russie - donnée par cette fresque soviétique. Elle correspond à la fois à la transfiguration magique des bylines dont sort le film et traduit une discrète récupération idéologique (lutte des classes, anti-cléricalisme et valorisation du paganisme slave, fonction politique et morale d’un art national émanant du peuple et partageux, vertus nationales, etc.). Le public français, et notamment les enfants, peut aussi s’abandonner au plaisir du merveilleux magique – servi par des effets spéciaux d’époque - empreint de charme naïf, d’humour innocent, de fantaisie et de sagesse des nations… Le film a gardé sa fraîcheur et ses qualités de dépaysement. Les plus anciens y trouveront peut-être matière à nostalgie et attendrissement sur le cinéma de leur jeunesse. Une idée pour les fêtes !

Le film est présenté ici en version française. Le public ne pourra donc pas, hélas, le voir en version originale (sous-titrée ou non). En bonus, trois dessins animés soviétiques.


Nicolas Plagne
( Mis en ligne le 16/11/2006 )
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