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Films  ->  Fantastique / Science-Fiction  
L'Imagination au pouvoir
avec Terry Gilliam, Heath Ledger, Jude Law, Johnny Depp, Colin Farrell, Christopher Plummer
Metropolitan Filmexport 2010 /  19.99  € - 130.93 ffr.
Durée film 117 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : États-Unis, 2009
Sortie DVD : 2 avril 2010
Titre original : The Imaginarium of Doctor Parnassus

Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.85
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Anglais, Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français


Bonus :
- Commentaire audio de Terry Gilliam
- La scène coupée, avec commentaire optionnel
- L’imaginarium de Terry Gilliam
- La conception du monastère, du story-board au film (séquence multi-angle)
- Heath Ledger et Parnassus : interviews de l’équipe du film sur Heath Ledger
- Featurette : «Derrière le miroir»
- Images des premières de Parnassus et présentation de l’équipe du film
- Galerie d’affiches
- Bande annonce

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Sillonnant les allées de Londres avec ses trois acolytes, sa fille Valentina (l'ex top-model Lily Cole), le jeune Anton et le nain Percy, le Docteur Parnassus (Christopher Plummer) offre au public une expérience inouïe : en traversant le miroir de son invraisemblable roulotte, le spectateur connaîtra une balade plus invraisemblable encore, une incursion dans son propre imaginaire.

Encore faut-il que le public soit au rendez-vous... Car en nos temps de morts des dieux, des idéologies et des contes, d'ubiquité technologique et de prouesses visuelles numériques... l'imagination va mal. Alors que dans le temps, protecteur tout puissant des portes de l'imaginaire, Parnassus l'immortel pouvait soumettre le diable en personne, aujourd'hui, il se retrouve réduit à l'existence d'un saltimbanque clochardisé. Et le pacte qu'il avait passé autrefois avec le diable (ici en redingote et chapeau melon, interprété par Tom Waits), d'avantageux, est devenu un piège. Sur le point de perdre la partie, Parnassus va devoir céder sa fille au Malin... à moins qu'il ne convainque cinq âmes des beautés les attendant de l'autre côté du miroir...

C'est alors que le hasard met sur la route de nos forains, pendu à un pont de Londres mais respirant encore, le mystérieux et sémillant Tony (Heath Ledger)...

Familier des tournages catastrophiques, Terry Gilliam dut affronter pour celui-ci un véritable drame : la mort de son acteur principal, Heath Ledger (en janvier 2008). Afin que le film aboutisse, il confia son rôle aux trois acteurs Jude Law, Johnny Depp et Colin Farrel : à chaque fois que Tony/Heath Ledger traverse le miroir de Parnassus, il apparaît dans le monde imaginaire sous les traits successifs des trois comédiens qui, par amitié envers leur confrère, donnèrent leurs cachets à sa fille. Le film est dédié à l'acteur disparu.

Ce tour de passe-passe trouve toute sa place dans le scénario. L'imagination au pouvoir, quand la vie joue les traitresses, sait jouer de la vie-même et ''ressuscite'' un jeune acteur mort trop tôt sous les traits de trois autres stars. Un mimétisme étrange relie ainsi les quatre acteurs, alors que la disparition de Heath Ledger confère au film une beauté supplémentaire, une mélancolie douce, une profondeur de plus.

Car le film brille d'autant plus en surmontant ce coup du sort ; la réalité handicape la fiction qui en retour, lui donne l'estocade : le sujet même du film n'en est que mieux étoffé. Un grand film assurément, qui dépasse cet accident et surmonte ses maladresses. Il y a toujours chez Terry Gilliam l'envie d'en dire trop, qui parfois transparaît mais qu'à chaque fois le spectateur excuse. Cette jubilation du réalisateur, transmise à ses acteurs - certains jeux fleurent bon l'improvisation, spécialité de Gilliam - se communique aussi de l'autre côté de l'écran.

Une ode à la beauté des contes, des histoires joliment racontées, un parfait écrin pour la ''folle du logis'' dont le cinéma devrait être le compagnon fidèle et non, ce qu'il est parfois hélas, le judas, le brutus, l'antithèse. Un grand film, tout sauf académique, donc génial.


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 02/04/2010 )
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