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Films  ->  Horreur / Epouvante  
9/11 : le retour des morts-vivants
avec George A. Romero, Dennis Hopper, Asia Argento, John Leguizamo, Simon Baker
Wild Side Video 2006 /  24.99  € - 163.68 ffr.
Durée DVD 183 mn.
Durée film 93 mn.
Classification : - 12 ans

Sortie Cinéma : 10 Août 2005
Année, pays de réalisation : 2004, Etats-Unis/Canada

Versions : VF et VOST
Format vidéo : DVD9 / Pal / Zone 2
Format image : 2.35 format respecté
Format écran : 16/9 compatible 4/3
Format audio : Anglais Dolby Digital 5.1, Français Dolby Digital 5.1, Anglais DTS 5.1 Son THX

DVD 1

Le Film en VOST ou en VF
Director's Cut (+ 3 minutes)

DVD 2

"Les morts-vivants de retour" : making of (13')
"Une journée avec les zombies" (8')
"Retour à la vie" (10')
Interview de George A. Romero (26')
"Quand Shaun rencontre George" (13')
Filmographie
"Zombie party" (1')
Scène de carnage (2')
Les effets spéciaux (3')
Scènes coupées
Un storyboard prend vie (8')
Bandes-annonces et teasers
Galerie photos

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Dans un avenir pas si lointain, une poignée de survivants barricadés dans une ville bunker vit encore dans le souvenir de l'ancien monde... Des zombies, qui désormais pensent et communiquent, s'organisent pour prendre d'assaut la ville. Kaufman, autoproclamé chef des vivants, engage un commando de mercenaires pour contrer les attaques de ces morts-vivants d'un genre nouveau...

George Romero, le maître incontesté du film de zombies, nous livre ici le quatrième opus d’une saga débutée en 1968 avec le cultissime Night of the Living Dead très fidèlement traduit par La Nuit des Morts-vivants. 37 ans après, c’est donc Land of the dead qui atterrit sur nos platines pour ravir les fans de gore et faire découvrir à une nouvelle génération les codes d’un genre que Romero a lui-même créé.

La saga de Romero a ceci de spécifique que chaque épisode n’est lié en rien au précédent mais reprend peu ou prou la même intrigue en en développant un peu plus les contours. Ainsi, ici encore, les morts se sont réveillés pour aller manger du vivant, et un groupe de mercenaires est engagé pour les exterminer un par un. Mais cette fois-ci, les zombies communiquent entre eux, et semblent avoir un but commun : partir à l’assaut de cette gigantesque tour de Babel dans laquelle se sont réfugiés des humains morts (!) de trouille, rassemblés derrière leur leader despotique Kaufman.

Tous les ingrédients du genre sont là : ça castagne à tout va, le sang gicle et les boyaux s’exhibent, les zombies mordent à pleines dents dans la chair humaine et les vivants explosent les têtes nécrosées. Le chef-maquilleur Greg Nicotero, fidèle collaborateur de Romero, a encore réalisé des merveilles de prothèses et de maquillage pour concrétiser ces hordes de mort-vivants putréfiés sortant de leurs tombes. L’affrontement entre John Leguizamo, le chef des mercenaires, et Kaufman-Dennis Hopper est un régal, et Asia Argento apporte la touche sexy qui achève de conférer à cette énorme série B toutes les qualités d’un excellent divertissement. Mais l’intérêt du film ne s’arrête pas à quelques tripes tranchées ni au regard sulfureux d’Argento. Il possède une connotation politique qui en fait une fable universelle, à l’instar des films de Carpenter, autre maître des films d’horreur métaphoriques.

Car c’est bien à une nouvelle sorte d’ennemi qu’il faut faire face, qui vient de l’extérieur frapper sur votre sol et qui communique par des moyens qu’on ne contrôle pas. La réponse à cet affrontement passe par une confiance aveugle en un chef déclaré qui affirme toujours que l’ancien monde est bien vivant et qu’il ne faut pas s’inquiéter des zombies. Le parallèle est alors plus qu’évident avec le 11 septembre et ses conséquences sur la politique intérieure américaine et la géopolitique mondiale. Comme à chaque fois dans cette tétralogie, chaque épisode intègre et analyse en effet le contexte américain de son époque. Ainsi, le premier épisode relayait le spectre du Viêtnam et Zombie (Dawn of the dead, 1978) s’attaquait au consumérisme débridé de la fin des seventies.

Land of the dead est donc bien un film post-11 Septembre et Romero voit dans Kaufman l’aveuglement et le népotisme de l’administration Bush. Dennis Hopper ne s’y est d’ailleurs pas trompé en s’inspirant de Donald Rumsfeld pour interpréter le tyran ! Mais le film est aussi un vaste réquisitoire contre l’Amérique discriminatrice et capitaliste. En isolant quelques privilégiés dans leur tour forteresse et en les séparant aussi radicalement du reste des hommes réduits à croupir dans des taudis, Romero a voulu montrer la disparition de la classe moyenne américaine et dresse un tableau de la lutte interclassiste quasi unique dans le cinéma américain.

Héritier de l’idéologie libertaire et intellectuelle des années soixante, il revendique encore aujourd’hui le désir de critiquer sa société dans ses fondements mêmes. Les dérives de l’Administration Bush, avec l’atteinte aux libertés fondamentales du Patriot Act, ou la gestion désastreuse du cyclone Katrina en Louisiane, le confortent encore plus dans sa virulence. L’emblème de cette bataille idéologique s’exprime aussi peut-être dans la volonté de Romero de personnifier le héros de chaque épisode par un acteur afro-américain : or ici le héros noir est le chef des zombies… Romero nous confirme donc que sa sympathie a clairement changé de camp. Pour lui, les zombies sont maintenant les bons et les vivants les méchants. Il confie d’ailleurs que s’il réussit à réaliser un cinquième opus, les zombies s’humaniseront encore davantage alors que les vivants seront encore plus barbares.

Land of the Dead, en plus d’être un excellent film de genre qui transcende ses propres codes, est donc un vrai film politique et une métaphore sur la lutte des classes et les discriminations. Avec un film de sa saga à chaque décade (excepté pour les années 90), gageons que Romero nous gratifiera d’un nouveau portait américain dans une petite dizaine d’années !...


Mathieu Charter
( Mis en ligne le 07/03/2006 )
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