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Actrices
avec Kijû Yoshida, Ruriko  Asaoka, Ineko Arima, Mariko Okada, Rentarô  Mikuni, Isao Kimura, Yumeji  Tsukioka
Carlotta Films 2009 /  15.99   € - 104.73 ffr.
Durée film 119 mn.
Classification : Tous publics

Sortie cinéma, Pays : 1971, Japon
Titre original : Kokuhakuteki joyûron

Version : 1 DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 4/3 (couleurs)
Format audio : Japonais (Dolby Digital 2.0)
Sous-titres : Français

DVD Bonus :
- Préface de Kijû Yoshida
- Bandes annonces

L’auteur du compte rendu : Benoît Pupier, est membre du collectif
Cineades. Il travaille actuellement sur un documentaire de création, Marcel Poulet, un peintre d’ocre en son pays.


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Le titre est une mise en abîme : il est celui du film dans le film. Aki, Shôko et Makiko sont trois actrices célèbres à l’affiche du film Aveux, théories, actrices dont le tournage est proche. Chacune est prise d’angoisse et traverse une crise existentielle. Le film qui nous voyons est un film troué, marqué par la disparition de la fiction et du récit dramatique. C’est un essai cinématographique et psychanalytique, une traversée du jeu des masques. La parole est le moteur du film.

Aki est poursuivie par un homme à la caméra. Shôko perd l’usage de la parole. Makiko retourne dans son pays natal, retrouve l’image de tentatives de suicide, tente de fuir l’image de l’inceste. Deux femmes se battent pour un amant. Il faut retrouver la mémoire morcelée, traverser des fantasmes incertains. Chacune se perd, se cherche, se reconstruit.

Aveux, théories, actrices est un film ouvert à la perplexité, la nôtre, celle des trois actrices. C’est un précis de cinéma, qui interroge le statut de l’actrice, femme et surface de projection pour l’imaginaire du spectateur. Kijû Yoshida parle «de chant d’adieu au milieu du cinéma de l’époque (…)». Le cinéaste est un des membres fondateurs du mouvement de la Nouvelle Vague japonaise (révolution formelle et thématique au début des années 1960), avec Nagisa Oshima, Hiroshi Teshigahara, Shohei Imamura. Ce film joue d’un éclatement de la forme et de la narration. Shôko perd l’usage de la parole. Elle est dépossédée de son statut d’actrice. C’est un repli sur l’intériorité, sur le psychisme et la folie privée.

Ingmar Bergman tourne Persona en 1966, cinq ans avant Aveux, théories, actrices. Elisabeth Vogler, comédienne de grand renom, perd l’usage de sa voix. Après un séjour en clinique, elle s’isole dans une villa au bord de la mer en compagnie d’Alma, son infirmière. La tension monte. Dans les deux films circulent, entre visages et nudité, les mêmes interrogations existentielles, psychiques, artistiques. Kijû Yoshida tourne Aveux, théories, actrices avec Mariko Okada, sa femme et inspiratrice. Ingmar Bergman tourne Persona avec Liv Ullmann, avec qui il entame une liaison sur ce tournage, et Bibi Andersson. Vertiges, désirs et désorientations intimes. Aveux, théories, actrices est un film en trompe l’œil.


Benoît Pupier
( Mis en ligne le 27/03/2009 )
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