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Misère urbaine
avec Ingmar Bergman, Liv Ullmann, James Whitmore, David Carradine
Carlotta Films 2009 /  19.99  € - 130.93 ffr.
Durée film 114 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : Allemagne, 1977
Sortie DVD : 7 Octobre 2009
Titre original : The Serpent's Egg

Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.66
Format image : Couleurs, 4/3
Format audio : V.O., Français
Sous-titres : Français


Bonus :
- Loin de Suède (20 min.) : bref documentaire autour du film, avec interviews d’Ingmar Bergman et de ses acteurs
- Bande annonce
- L’Oeuf du serpent où l’exil d’Ingmar Bergman, livret de 36 pages autour du film

L’auteur du compte rendu : Benoît Pupier, travaille actuellement sur un documentaire de création, Marcel Poulet, un peintre d’ocre en son pays. Il participe au collectif
Cineades

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Une foule s’avance, hagarde, spectrale, hypnotisée. Berlin, novembre 1923. L’angoisse pèse sur la ville. Inflation galopante, misère poisseuse, approvisionnement compliqué sans contact haut placé, le récit se déroule sur fond de montée du nazisme. Abel Rosenberg (David Carradine), artiste de cirque, rentre à l’hôtel, en bas on chante et l’on rit autour d’un repas. Abel prend un plateau repas pour lui et son frère, monte l’escalier, ouvre la porte. Son frère est mort, la cervelle explosée. La police voudrait savoir si Abel ne connaît pas ces différents individus dont les corps encombrent la morgue, tous habitants du quartier, tués mystérieusement. Dans ce monde kafkaïen, a-t-on besoin d’une preuve ? Les nerfs lâchent. Abel se réfugie auprès de Manuela (Liv Ullmann), ancienne compagne de son frère, danseuse de cabaret dans les bas-fonds. Glauque et burlesque, ce petit monde de la nuit n’est-il pas l’image déformée de cette société qui se délite, là-haut ?

Abel et Manuela... Que peuvent-ils l’un pour l’autre dans ce labyrinthe destructeur ? Abel boit. Manuela fréquente Hans Vergerus, un savant haï par Abel. Peut-être même fréquente-t-elle aussi un de ces bordels pour la haute société. C’est un temps glacial, où ce savant sinistre parle expérimentations scientifiques sur les humains, contrôle des esprits, où l’on bât jusqu’au sang le propriétaire juif d’un petit cabaret devant ses clients immobiles. A Munich, un homme échoue lamentablement dans son coup d’état. Il s’appelle Adolf Hitler. Abel peut-il comprendre ce monde sordide et se souvenir de son frère ?

Ingmar Bergman réalise en 1977 ce film en langue anglaise, une superproduction dans une esthétique très expressionniste, en échos aux films de Fritz Lang : reconstitution du Berlin de 1922, immensité des décors, rues avec foules, troupes militaires, voitures et tramway, richesse plastique des décors intérieurs. C’est par exemple cette scène de bar, dans un immense décor rouge, la caméra filme de haut, Abel traverse une foule qui danse, il exhibe un billet de 6 dollars, achète une bouteille, s’enivre, traverse la foule dans l’autre sens. Des musiciens, clowns tragi-comiques, jouent sur scène. Bergman, lui, le cinéaste de l’intime et des visages, des âmes tourmentées, se retrouve à filmer l’extérieur, la démesure des décors. Mais il n’abandonne pas les gros plans et filme l’intimité de ce couple. L’affect face au spectacle de décors et lumières non réalistes de la ville. L’acteur, l’énergie de son jeu, le tourment d’un regard face à cette ville imaginaire, tentaculaire. Comme un combat, comme une tension.


Benoît Pupier
( Mis en ligne le 30/10/2009 )
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