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Le Monde n’attend personne
avec Jérôme Bonnell, Jean-Pierre Darroussin, Eric Caravaca, Emmanuelle Devos
BAC Vidéo 2007 /  19.99  € - 130.93 ffr.
Durée film 92 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : France, 2007
Sortie DVD : Novembre 2007

Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, format 1.85
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : aucun


Bonus :
- Rencontre avec Jérôme Bonnell et les comédiens
- Les coulisses du tournage « Quelqu’un(s) »
- Liste rouge, court métrage de Jérôme Bonnell (12 min.)
- Filmographies
- Bandes-Annonces
- Liens Internet

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J’attends Quelqu’un est le troisième film de Jérôme Bonnell, révélé par Le Chignon d’Olga en 1999. Restant dans le même genre, Bonnell s’intéresse aux petites gens et au drame silencieux qui les encombre. Solitude, infidélité, lâcheté quotidienne, mensonges, difficulté d’insertion, problèmes sociaux sont évoqués non sans une touche permanente d’humour et de légèreté. Dans ce film, on assiste à cinq destins qui se croisent, qui s’ignorent, qui se quittent, qui s’aiment, qui se fuient ou qui se recherchent. L’action a lieu en banlieue parisienne, à Amboise plus précisément bien que cela ne soit pas dit clairement (on aperçoit à la fin du film le nom de la ville sur le quai de la gare), ville où chacun tente de s’en sortir entre travail, rencontres et imprévus. Louis (Jean-Pierre Darroussin) tient un bar-restaurant ; entre deux plats, il retrouve Sabine (Florence Loiret-Caille), une prostituée avec qui il fait bien plus que l’amour, car il y a entre ces deux âmes errantes plus qu’une basse relation d’argent. Le couple Agnès-Jean-Philippe semble filer un parfait amour malgré les incertitudes d’Agnès (Emmanuelle Devos) et le côté lunaire de Jean-Philippe (Eric Caravaca). Enfin, Stéphane (Sylvain Dieuaide), être sans attache apparente, revient à Amboise après une absence assez longue et semble porter un lourd secret, en espionnant une jeune femme, ou en séduisant Agnès.

Le cinéma intimiste français est passé maître dans ce style de film. Ces morceaux de vie disséqués en plan séquence, en silence répété, en regard perdu dans le vide ou en révélations surprenantes ont fait sa renommée depuis quelques années avec plus ou moins de réussite. Comme souvent, ce sont les acteurs qui portent le sujet d’un tel film car il revient à eux d’exprimer en touches subtiles l’indicible des sentiments. L’ennui, c’est que J’attends quelqu’un, malgré la bonne volonté de son réalisateur, n’évite pas les facilités et les scènes montrant le quotidien de ces gens ne sont pas toujours pertinentes. Par exemple le personnage incarné par Caravaca s’amourache d’un gros chien qu’il finit par perdre. Il est facile de filmer des situations simples présentes dans nos vies quotidiennes. Encore faut-il qu’elles aient une dimension esthétique, morale ou artistique pour prétendre à faire un film. Voulant faire une sorte de chronique touchante et réaliste d’une brochette de personnages, Bonnell se perd dans l’anecdote et son film, en suggérant plus qu’il ne souligne, finit par ne montrer que des broutilles pour le moins sans grand intérêt, des situations convenues où l’on tente de creuser plus loin mais sans résultat. Tout cela est très certainement voulu, mais le spectateur reste quelque peu sur sa faim, se disant finalement «A quoi bon...».

Dans le bonus, l’excellent acteur Marc Citti parle de la pudeur du traitement. Certes, mais derrière la pudeur, on souffre de ne pas trouver grand-chose. Stéphane, cliché parfait du jeune paumé beau gosse, en est l’exemple parfait. Il revient dans cette ville pour concrétiser son ratage et la fuit de plus belle. Quelques trouvailles sont néanmoins intéressantes chez le personnage qu’interprète Darroussin. En effet, ce dernier est à la fois protecteur (avec sa sœur et la prostituée) et inquiétant (lorsqu’il embrasse et colle de trop près sa jeune employée). On ne sait que penser d’un type de ce style, à la fois bon père de famille esseulé et personnage trouble, qui ne cesse de provoquer lourdement la jeune femme qui ne sait que dire face à son patron.

Bonnel réalise donc un film honnête sur ces vies simples et ordinaires marquées par ces soucis du quotidien, à différentes échelles et gérées de manière singulière par chacun. Mention spéciale à Marc Citti en patron faussement détendu et à l’élocution pour le moins curieuse. Dommage que son rôle soit secondaire. Mais il manque au film une force narrative pour que le spectateur en retienne véritablement quelque chose. Une trame plus fournie, des personnages plus accomplis, un traitement qui nous apprendrait d’avantage sur eux. Bref, on attendait de ce cinéaste un traitement plus profond de son sujet.

Les bonus ne nous apprennent pas grand-chose de plus sur la volonté du scénariste. Le court-métrage, Liste rouge, lui, est tout à fait savoureux. Les dialogues très écrits, l’humour en filigrane, et le jeu convaincant de Citti, donnent à ce petit film tout son charme. Une trouvaille scénaristique, des acteurs en forme et une chute finale, voilà qui, en 12 minutes, en dit plus qu’en 90...


Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 09/11/2007 )
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