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Mythologie contemporaine avec Steven Soderbergh, Benicio Del Toro Warner Home Video 2009 / Classification : Tous publics | Sortie Cinéma, Pays : États-Unis, 2008
Sortie DVD : 8 Juillet 2009
Titre original : Che : Part One & Che : Part Two
Che Partie 1 L'Argentin
Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 2.40
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : V.O. (Anglais, Espagnol) et Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Durée du film : 121 min.
Prix : 19.99
Bonus :
Aucun
Che Partie 2 Guérilla
Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.77
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : V.O. (Anglais, Espagnol) et Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Durée du film : 127 min.
Prix : 19.99
Bonus :
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Che Guevara, icône moderne, icône pop même, dautant plus apprécié par une jeunesse dont le mal du siècle ne rendrait rien à la génération romantique, quil est finalement méconnu. Un surnom «cool» (le «Che», «lhomme»), un look aussi efficace quun logo, et une vague idéologie libertaire, voilà sans doute tout ce qui reste dErnesto Guevara, médecin, guérilléro, ministre, théoricien du foco
Au final, une sorte de Robin des bois à la sauce cubaine, la figure du révolté les armes à la main
Le personnage plaît, en ce quil semble incarner la révolte de lindividu contre linjuste et la fatalité. La tragédie grecque avait déjà des personnages pour cet emploi
Et donc, il faut savoir gré au cinéaste Steven Soderbergh (Solaris, Oceans 11
) de ressusciter, dans une uvre ambitieuse et séduisante, une figure qui demeure, sommes toutes, controversée. Oublié, le théoricien marxiste intransigeant qui pousse gentiment Castro à la rupture avec les USA et au rapprochement avec lURSS : en deux films, cest le guérilléro, romantique (forcément) qui est mis sur le devant de la scène, en deux campagnes : Cuba et la Bolivie. Bref, le Che dans son écrin de jungle et de maquis, loin de la corruption politicienne.
En voyant les deux films ou plutôt le long film découpé en 2 parties de Steven Soderberg, le téléspectateur sera partagé entre diverses impressions : sans être hagiographique, luvre est incontestablement sympathique et le Che semble un homme vrai, aux raisonnements sains, calme, solide
le genre de type avec qui on monte un coup dEtat. Les inconditionnels apprécieront, les amateurs dhistoire feront, on lespère, la part de lindividu et de linévitable héroïsation du personnage dans une épopée très réelle - vécue par ces guérilléros. Rappelons-le, il sagit dun film, non dun documentaire, et Soderbergh affiche un parti pris en sympathie.
Le premier film, LArgentin, est centré sur la révolution cubaine, depuis le débarquement de Castro et de ses 82 compadres du Granma, en novembre 1956, jusquà 1958 et la prise de Santa Clara, ultime bastion avant la Havane et dernière défaite du dictateur Battista. Guérilla, organisation patiente du maquis et des colonnes de guérilléros : la vie dans la Sierra Maestra est rude et en dépit de son asthme, Ernesto Guevara se distingue par sa ténacité, sa sérénité et son ardeur révolutionnaire, allant jusquà exécuter lui-même des guérilléros à la conduite indigne. Et là, de fait, le film sinterroge sur le processus qui transforme le médecin du groupe en guerrier, tacticien et chef de colonne, et finalement en «commandante», et heureux de lêtre. Pour bien saisir ses spectateurs, Soderbergh, alterne la vie dans la jungle (couleur, moiteur
) et des flash-backs plus récents, à savoir la rencontre Guevara-Castro au Mexique, la venue dErnesto Guevara à lONU, une interview dans la presse, sa rencontre avec Kissinger ou le couple Sartre-Beauvoir, des conversations en coulisse avec le personnel diplomatique
Le brave gars, vraiment ! Une bonne ficelle, qui donne un film au rythme haché, ce qui nest pas désagréable, la vie de guérilléro ayant tendance à alterner les engagements violents et lennui des bivouacs.
Le deuxième volet, Guérilla, tout aussi plaisant visuellement, évoque la campagne de Bolivie de 1966 à sa conclusion mortelle pour Che Guevara, en 1967. Changement de décor : si les principes demeurent les mêmes (sinstaller au milieu de nulle part, organiser la guérilla et recruter des hommes, puis avancer et grignoter du terrain), le contexte est différent
Les indiens boliviens ne sont pas des Cubains et ne se reconnaissent pas dans ce libérateur venu dailleurs
et surtout, lEtat bolivien, prévenu, prend laffaire bien plus au sérieux que Battista, épaulé par la CIA. Si lheure du Condor na pas encore sonnée, la campagne menée par larmée bolivienne sera dautant plus impitoyable que cette fois, Guevara nest plus «comme un poisson dans leau». Fin de partie dans une école désaffectée
le mythe peut naître. Et si cette partie savère plus sobre, moins héroïsée, elle nen est pas moins aussi efficace et lourdement éprouvante que la précédente. Une plongée réussie dans la guerre de guérilla.
Au final, une véritable réussite visuelle, en particulier la première partie : Soderbergh ciselle ses ambiances et sait traduire, dans sa mise en scène, latmosphère de la guérilla, la moiteur de la Sierra ou la pression du combat de rues. Il est du reste servi par des interprètes très justes : non seulement Benicio Del Toro, mais également un extraordinaire Castro, à peine moins emphatique que le vrai. Il ne sagit toutefois pas dune biographie filmée, mais en loccurrence, ces deux films donnent au genre «guérilléro» ses lettres de noblesses.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 10/07/2009 ) Imprimer
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