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Splendeur et misère du décoratif avec Raoul Ruiz, John Malkovich, Veronica Ferres, Nicolaï Kinski Gemini Films 2006 / 15.99 € - 104.73 ffr. Durée film 94 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma, Pays : 2006, France, Autriche, Allemagne, Angleterre
Version : DVD 9 - Zone 2
Format vidéo : PAL, 1.85
Format image : Couleurs, 16/9
Format audio : Anglais, Dolby Digital 2.0
Sous-titres : Français, allemand
Bonus :
- Bandes annonces
- Making Of (3min.) Imprimer
Faire sur un grand peintre un film qui ne soit pas un «biopic»
Raoul Ruiz sy essaye, avec un grand acteur (John Malkovich), du savoir-faire, et une équipe internationale. Las
Est-ce la faute de la production ou de léquipe cosmopolite, du tournage intégralement en studio ou du scénario inabouti ? Le film étouffe sous les dorures.
Vienne 1900. Gustav Klimt, peintre «en vue» sans pour autant être reconnu par la critique frileuse de cette vieille ville bourgeoise, fréquente les salons. Il y rencontre de jolies femmes, dautres artistes jaloux ou admiratifs, des officiels embarrassés, des millionnaires pervers, des bureaucrates inquiétants, dautres jolies femmes
Ruiz a construit son film comme un long flash back rêveur : nous sommes en fait en 1918 et Klimt repose sur son lit de mort, nous revivons ses souvenirs et, au fur et à mesure du film et de l'agonie, ses délires. Sans intrigue précise, le long-métrage montre donc différentes saynètes de la vie du peintre : Klimt lors de ses expositions, Klimt et sa chaste amitié pour Emilie Flöge, lui qui ne résistait à aucun jolie femme, Klimt et ses rapports ambigus avec la bourgeoisie viennoise, lamour de Klimt pour les femmes mystérieuses, Klimt et ses innombrables enfants naturels, Klimt et son amitié pour Egon Schiele (étonnant Nicolaï Kinsky).
Que ceux qui aiment celui qui fut le vrai Klimt et ses révolutionnaires panneaux dor oniriques passent leur chemin et sachètent le DVD de lexposition «Vienne 1900» sorti en 2005. Il sera mieux à même de satisfaire leur désir dart et de couleur. Il nest en effet jamais question de peintre ni de peinture ici, et cest à peine si l'on voit Malkovich dans un atelier ! La peinture nintéresse visiblement pas le réalisateur, qui lui préfère les intrigues érotiques, les femmes mystérieuses et la sensualité de lieux dont on ne sait jamais très bien sil sagit de salons aristocrates ou de maisons closes. Quelques scènes rapidement entrevues dans le making of, mais absentes du film, laissent penser quune version du film eût pu être plus érotique encore, mais la production et le montage ont dû en décider autrement. Ruiz a du métier et quelques bonnes idées (comme la scène avec Loos et ses caméras virtuoses), et l'on entrevoit ce que le film aurait pu être. Mais est-ce faute dun véritable choix, de la production internationale, ou du souci de ne pas être platement biographique, le film senlise assez vite dans la reconstitution de luxe ; la munificence des costumes et des décors finit par empâter lensemble au lieu de la sublimer. Reste une longue fresque élégante et un peu ennuyeuse, frôlant souvent lacadémisme, sur laquelle règne un Malkovich absent.
Lensemble du coffret est dailleurs à limage du film : luxueusement décoratif à lextérieur et
creux à lintérieur. Outre le film, il présente assez classiquement une bande annonce et un making of. Ce dernier, dépourvu de tout point de vue, déroule sagement et lun après lautre : la production, les acteurs, la mise en scène, le réalisateur, les décors, les costumes
Ce nest pas absolument dépourvu dintérêt mais quon ne compte pas sur ce making of pour comprendre ce quil y a dintéressant chez Klimt ou ce que Ruiz a voulu en dire !
Jean-Baptiste Perret ( Mis en ligne le 22/11/2006 ) Imprimer
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