|
|
| Blu-ray Disc |
Scorsese mène sa barque. Et puis... Amenabar
avec Martin Scorsese, Leonardo Di Caprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley, Michelle Williams
Paramount 2010 / 24.99 € - 163.68 ffr.
Durée film 137 mn.
Classification : - 12 ans |
Sortie Cinéma, Pays : États-Unis, 2010
Sortie BD : 26 Juin 2010
Version : 1 BD-50, Zone ABC
Format vidéo : PAL, Format 2.35, 1080 p.
Format image : Couleurs, 16/9 natif
Format audio : Anglais 5.1 DTS-HD Master Audio ; Français 5.1
Sous-titres : Français, Anglais, Néerlandais, Danois, Suédois, Norvégien, Finlandais ; Anglais pour sourds et malentendants
Bonus :
- Les mystères de lîle
- Le phare
Imprimer
1954. Deux agents fédéraux, Teddy Daniels (Leonardo DiCaprio) et Chuck Aule (Mark Ruffalo) débarquent sur une île au large de Boston, enquêter sur la disparition mystérieuse d'une femme. Rachel Solando était interne au sein de l'hôpital psychiatrique de Shutter Island, mise là pour avoir assassiné ses trois enfants, et en déni total depuis. Comment a-t-elle pu quitter sa cellule et demeurer introuvable dans cette île rocheuse, aux falaises escarpées et vertigineuses et à plus de 20 km de la côte ?...
Dès leur arrivée dans cette île tout sauf accueillante, soumise qui plus est à un temps épouvantable, les deux agents commencent à douter des facilités d'évasion de Rachel, et même aux véritables objectifs de cette institution, finalement plus pénitentiaire qu'hospitalière. Teddy a d'ailleurs accepté cette mission conduit par un double objectif, plus personnel, lié à la disparition de sa femme et à son passé de soldat. Il fit partie des bataillons qui libérèrent les camps de la mort et découvrit toute l'horreur nazie, horreur humaine, à Dachau...
L'ambiance anxiogène de Shutter Island réveille d'ailleurs ses souvenirs, avive ses cauchemars, jusqu'à des rêves éveillés où le visite son épouse, et le conduit progressivement à un état de paranoïa, voire même à une certaine folie. Bref, une irrépressible descente en enfer...
Des ambiances et une dérive personnelle que Martin Scorsese installe et entretient à la perfection. Un film hitchcockien s'il n'était scorsésien, angoissant à souhait, à la tension parfaitement maintenue, bref, un sens aiguisé du fantastique rendant ce thriller aussi prenant qu'angoissant.
Hélas, le fantastique s'encombre mal d'une fin claire et nette, piège dans lequel Scorsese tombe à pieds joints. Après avoir maintenu un flou parfait, égaré le spectateur entre différentes pistes (le complot, le folie intime, l'enquête policière) durant les trois quarts du film, le réalisateur, sans doute pressés par des studios plus attentifs à ce que ''la masse'' des spectateurs comprendrait - ou pas -, livre une fin convenue, déjà vue (Sixième Sens, Les Autres) et donc, fort décevante. Si les majors hollywoodiennes se risquaient à plus de finesse, osaient ne pas trancher, le résultat serait-il si catastrophique (la catastrophe se traduisant en chiffres, en entrées, en retour sur investissement) ? Une île aussi cauchemardesque comportait de fait le danger d'un naufrage...
Restent les trois premiers quarts du film, la patte Scorsese et la talent des acteurs : DiCaprio, Ruffalo mais aussi Kingsley et d'excellents seconds rôles (Patricia Clarckson en psychiatre réfugiée et paranoïaque, excellente comme toujours ; Michelle Williams en femme fantôme protectrice et inquiétante, superbe ; et Max von Sydow en psychiatre fourbe, double et flegmatique). Bref, malgré ce dénouement raté, un film malgré tout excellent... qui aurait dû être un chef d'oeuvre. La scène où les soldats américains, spectateurs des charniers nazis, règlent leurs comptes aux officiers allemands et kapos d'une manière non moins sauvage, mérite à elle seule qu'on s'attarde sur ce film, ôde polyphonique et noire à l'horreur humaine...
Bruno Portesi
( Mis en ligne le 02/07/2010 )
Imprimer
A lire également sur parutions.com:Aviator
de Martin Scorsese Les Infiltrés – Edition Collector
de Martin Scorsese Gangs of New York
de Martin Scorsese | |
|
|
|
|
|