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Amical épilogue
avec Danièle Huillet et Jean-Marie Straub
Editions Montparnasse - Le geste cinématographique 2010 /  45  € - 294.75 ffr.
Durée DVD 425 mn.
Classification : Tous publics

Sortie : France, 1970-2010
Sortie DVD : Octobre 2010

Version : 3 DVD-5, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.33
Format image : Couleurs, 4/3
Format audio : Allemand Stéréo
Sous-titres : Français


- Toute révolution est un coup de dés
Danièle Huillet et Jean-Marie Straub
1977, 10 minutes 10 secondes, couleurs

- Poème Un coup de dés jamais n’abolira le hasard par Stéphane Mallarmé (1897)
Travaux sur «Rapports de classes»
Harun Farocki
1983, 65 minutes, couleurs

- Avatars de «La Mort d’Empédocle»
Jean-Paul Toraille
1986, 53 minutes, couleurs

- Où gît votre sourire enfoui ?
Pedro Costa
2001, 102 minutes, couleurs

- 6 bagatelles
Pedro Costa
2001, 18 minutes, couleur

Straub-Huillet et Pavese «Ces rencontres avec eux»
Laura Vitali
2005, 59 minutes, couleurs

- Sicilia ! Si gira
Jean-Charles Fitoussi
2001, 81 minutes, couleurs

- Dites-moi quelque chose
Philippe Lafosse
2007-2010, 94 minutes, couleurs


L’auteur du compte rendu : Benoît Pupier est réalisateur de documentaires.
Marcel Poulet, un peintre dÂ’ocre en son pays est son dernier film. http://marcelpoulet.free.fr/

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«J'ai horreur des œuvres complètes...». Dans Dites-moi quelque chose, film de Philippe Lafosse, construit autour des échanges de Straub et du public lors d'une rétrospective au Reflet Médicis à Paris en 2007 et 2008, le cinéaste crie sa douleur. «Elle est morte et je n'existe plus...». Danièle Huillet, sa compagne de vie et de cinéma, est morte en 2006. Dans cette salle obscure, Straub va et vient devant l'écran de projection, habité, meurtri. Il se frotte à son public, joue, affirme une pensée, continue le combat. Il est question de communisme et de croyance, du capitalisme qui détruit tout, de la matière des sons et des images, de Renoir et du son direct, de la mise en espace du texte, du contrôle du cadre et du choix de l'unique point de vue, de Pavese, de Mallarmé, d'Antigone, de Corneille, de Brecht et de quelques autres.

Les éditions Montparnasse, dans un beau travail éditorial, ont rassemblé en quatre coffrets une vingtaine de films de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub, tournés en Allemagne, en France, en Italie, des années 60 à aujourd'hui. Ces films scrutent la matière d'un auteur : Heinrich Böll, Arnold Schoenberg, Johan Sebastian Bach, Bertolt Brecht, Cesare Pavese, Franco Fortini, Friedrich Hölderlin, Sophocle, Franz Kafka, Maurice Barrès, Elio Vittorini... Straub et Huillet puisent dans la matière des mots pour trouver une scansion, une musicalité de la langue, qui transportent une pensée. Les films sont au format 1/1,33, inscrits dans une lumière naturelle, avec pas ou peu d'éclairage additionnel, ouverts à l'accident d'un phénomène extérieur, malgré l’extrême rigueur du cadre et l'affirmation d'une seule position pour la caméra. Le film de Jean-Charles Fitoussi, Sicilia ! Si gira, montre la mise en place avec le directeur de la photographie William Lubtchansky d'une scène d'intérieure avec le fils et sa mère dans Sicilia !

Comme un épilogue amical à l'édition DVD, ce volume cinq offre des documents, archives, esquisses, documentaires autour du couple de cinéastes. Nous sommes introduits sur les lieux du tournage et des répétitions (Travaux sur «Rapports de classe» de Harun Farocki ; Avatars de la «La Mort d'Empédocle» de Jean-Paul Toraille), nous écoutons une pensée radicale. Tensions, rapidité, césures... «Penser les mots que l'ont dit pour bien les dire, voir les choses...». Il est question d'usure et de croyance, de matière théâtrale et de vérité des récitants, habitants de Buti en Toscane (Straub-Huillet et Pavese «Ces rencontres avec eux» de Laura Vitali). Pedro Costa, dans Où git votre sourire enfoui ?, saisit l'intimité du couple en salle de montage à la recherche du raccord juste. Danièle Huillet manipule le film. Straub se lève, se glisse dans l'embrasure d'une porte, silhouette rebelle, le verbe haut et fort. Ces films dessinent un portrait de cinéastes en artisans, qui refusent l'esthétisme, qui se souviennent de Bresson, de Ford et de Renoir. Chercher, varier. «Éprouver la résistance, comprendre ce qui dépasse, en faire cadeau à d'autres gens...».

Ces documents montrent le mouvement de la pensée et le pragmatisme de la mise en scène : planter des clous au sol pour marquer une position, attendre le dégagement de l'air pour voir l'Etna au loin et mettre en place le panoramique, accepter le trou d'air du tournage au moment du mixage, pester contre un viseur de mauvaise qualité, admirer la précision dans le sous-titrage, laisser venir le vent...


Benoît Pupier
( Mis en ligne le 01/04/2011 )
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