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Trois femmes seules avec Ingmar Bergman, Eva Dahlbeck, Ingrid Thulin, Bibi Andersson Editions Montparnasse 2011 / 18.10 € - 118.56 ffr. Durée film 88 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma, Pays : Suède, 1958
Sortie DVD : Octobre 2011
Titre original : Nära livet
Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.33
Format image : N&B, 4/3
Format audio : Suédois 2.0 mono
Sous-titres : Français
Bonus :
- Complément inédit, Bergman en 12 tableaux :
- Entretien avec N. T. Binh sur les thèmes et la mise en scène de Bergman Imprimer
Ce film de Ingmar Bergman date de 1958 et arrive après Les Fraises sauvages (1957) et avant Le Visage (1958). uvre méconnue, l'histoire raconte trois femmes dans une maternité. Tout d'abord, Cecilia (Ingrid Thulin), admise dans une clinique. Mariée, employée dans l'administration, elle vient de perdre, à son troisième mois de grossesse, l'enfant qu'elle portait. Son mariage étant une union sans amour, elle considère qu'elle et son mari sont responsables de cet échec, car ils nont pas désiré cet enfant. Elle partage sa chambre avec Hjördis (Bibi Andresson), une jeune fille émancipée, soignée pour un avortement raté, et décidée à ne pas avoir l'enfant qu'elle attend, et Stina (Eva Dahlbeck), qui, heureuse et femme d'ouvrier, s'apprête à mettre au monde l'enfant qu'elle et son mari souhaitent.
Cette trinité est empruntée au théâtre. En 80 minutes, concis, épuré, le film tend à l'essentiel. Unités de temps, de lieu et d'action, décor dépouillé aux surfaces lisses et dont létrange propreté est renforcée par le noir et blanc de la photographie, qui évoque Persona (1966).
Ingmar Bergman propose un film audacieux. Considéré comme le metteur en scène de cinéma ayant le mieux compris les femmes, ce qui nempêcha pas une virulente critique, il met en même temps à nu leurs délicatesses et leurs faiblesses, le tout sans maquillage, ici dans un lieu emblématique, celui où naît la vie. Écrit avec une femme, Ulla Isaksson, il déroule nombre dinterrogations sur la cruauté du destin, la fragilité de la vie, la difficulté de l'amour et du couple. Nous touchons ici à la dialectique de la naissance et de la mort dune façon symbolique, à travers trois expériences. Celles-ci vont dailleurs trouver des résolutions inédites, souvent contraires aux apparences.
Sans être une uvre phare de Bergman, le film est beau et cruel. Sil touche au plus près de la vie et du drame intrinsèque à celle-ci, sans aucun pathos, il est parfois surécrit, trop théâtral et certains monologues paraissent trop empruntés. Cependant, dans un magnifique noir et blanc, il montre la difficulté dêtre de ces trois femmes, tout en brossant un portrait sociologique de la situation de la femme dans son pays, à la fin des années 50. Ici, à un moment, une assistante sociale se lance dans un éloge de l'évolution de la situation en Suède pour les jeunes femmes et de tous les avantages sociaux qui en découlent, mais Ingmar Bergman se fait très ironique quand on voit à luvre les désespoirs de ses trois protagonistes, chacune engluée dans des situations inextricables ; la preuve que tout nest pas social dans lexistence et que certains paramètres échappent à tout contrôle. Et quand tout semble aller bien, le pire peut arriver
Les hommes dans ce portrait sont quant à eux sur le banc de touche, peu au fait de lintimité féminine en ce lieu et en ce moment crucial. Ils nont que des fleurs et leurs sourires à apporter, étrangers à leur épouse et à leur être profond. Le constat de Bergman est sans appel ; ce mâle de cinéaste est celui qui les comprend le mieux. A travers le cinéma et, donc, lart.
Voici loccasion de redécouvrir ce film méconnu dun grand auteur, couronné de deux prix cannois à lépoque, prix de la mise en scène et de linterprétation.
Yannick Rolandeau ( Mis en ligne le 25/11/2011 ) Imprimer
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