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| Blu-ray Disc |
Woody à l’aise
avec Woody Allen, Larry David, Evan Rachel Wood, Patricia Clarkson, Ed Begley Jr.
Warner Home Video 2009 / 24.99 € - 163.68 ffr.
Durée film 92 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma, Pays : États-Unis, 2009
Sortie BRD : 12 Novembre 2009
Version : 1 BD-50, Zones ABC
Format vidéo : Format 1.85, 1080 p.
Format image : Couleurs, 16/9 natif
Format audio : Anglais, Français Dolby Digital 5.1 et 2.0
Sous-titres : Français
Bonus :
Aucun
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Après une excursion européenne de quatre films, Woody revient sur ses terres pour cet énième film (après 30, on ne compte plus). Retour à Manhattan donc, et retour à une trame scénaristique typique du réalisateur américain : cest lhistoire de Boris Yellnikoff, un sexagénaire solitaire et grincheux après avoir envoyé valdinguer une brillante carrière de physicien, un prix Nobel et un mariage parfait. Pour couronner le tout, il a même raté son suicide. Voilà donc le bonhomme qui traîne ses bermudas rayés dans la ville, qui reconstruit le monde autour dun verre avec ses copains intellos bohèmes, et fait ses courses à Chinatown, et donner des cours déchecs à des enfants idiots pour subvenir à ses maigres besoins. Lhomme est hypocondriaque, misanthrope, râleur, cynique, et sûr de son génie et de sa «vision globale» du monde, sempêche le moindre instant de bonheur, survit en boitant, en attendant que ça se passe. Le bourgeois est tombé de haut après sêtre pris les pieds dans le tapis trop mou. Bref, le héros allenien dans toute sa splendeur, le mètre étalon du genre.
Tout va changer dans la routine de Boris lorsque celui-ci tombe sur une jeune mendiante sur le pas de sa porte. Melody arrive du Mississipi où elle a fuit un foyer parental devenu étouffant. Après quelques réticences, Boris ouvre sa porte à la jeune fille et cest le début dune histoire damour/amitié autour de ce couple improbable. Lui Pygmalion ronchon, elle jolie cruchette venue du fin fond de sa province. Mais évidemment, nous ne sommes pas dans une bluette hollywoodienne classique, et Woody Allen va vite samuser à mélanger les cartes, rajoutant des rebondissements saugrenus, et faisant intervenir dautres personnages pour relancer son film.
Certes, à force de jeter des idées dans tous les sens, Woody ne pratique plus le tri sélectif, et certaines situations sont loin dêtre les plus finaudes de sa carrière, mais le film repose justement sur cette avalanche dévènements improbables, jusquà la chute (littéralement) finale. Et si tout cela peut paraître gros, les personnages en sont eux-mêmes conscients, à linstar de Boris qui sadresse aux spectateurs, le clin dil en étendard, lair de dire que tout cela nest évidemment quune blague et que, comme le titre lindique, «du moment que ça marche
».
La romance tourne ainsi au vaudeville, le vaudeville au sketch idiot, mais lensemble est toujours sauvé par une salve de répliques piquantes et drôles, ces petites saillies qui font que, dans le monde de Woody Allen, tout peut finalement arriver puisque le mot fait acte, surpassant le crédible pour une sphère à part, un lieu foncièrement cinématographique. Et lon se plaît alors à suivre le chemin de Boris, interprété par un brillant Larry David, sorte de Groucho des années 2000, ou comment adorer un personnage détestable.
Whatever Works ne changera pas dun iota lopinion, bonne, mauvaise ou juste distante, que lon peut avoir de luvre de Woody Allen. Le film se déguste gentiment, comme le petit plaisir que le réalisateur se plaît à nous envoyer tous les ans, avec toujours autant de nonchalance que de talent.
Alexis Laballery
( Mis en ligne le 27/11/2009 )
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