| Mazarine Pingeot Le Cimetière des poupées Seuil - Points 2008 / 6 € - 39.3 ffr. / 160 pages ISBN : 978-2-7578-0839-9 FORMAT : 11,0cm x 18,0cm
Première publication en août 2007 (Julliard). Imprimer
Que lauto-fiction, sport national, obsession germanopratine, fatigue ! A force de lire, relire et overdoser de toutes ces littéraires complaintes, qui sur son viol, qui sur ladultère de qui, qui sur une éducation bourgeoise mal assumée, aidé par un quelconque fait divers, on finit par vouloir trouver un coupable. Que lon nous montre le méchant inventeur de cette littérature dun mauvais genre, apanage des fils, femme, copain, fille de quidam bien placés, habiles à la plume comme beaucoup mais souffrant dune carence alarmante d'imagination
Oui, qui ? Quon lui règle son compte!
Il en fera sans doute un roman
Mazarine Pingeot sagite dans cette mare aux lettres, soulignant et décrivant ad nauseam les états dâme sans supplément
- dune autre elle-même. Ce je est celui dune femme, traductrice bien née, fille dune diva de province trop dure et compagne dun éditeur tyran, macho à lunettes et costumes griffés, un coq de Saint-Germain-des-Prés, etc. Elle, elle se la joue victime, imcomprise lettrée mal à laise dans ses habits de mère, et coupable dun crime innommable, summum de cette amour propre déguisé en haine de soi, et distillé au fil des pages : Jécris sur le mur, chienne, salope, putain, connasse, vieille vache à traire, pourriture, pour me rappeler qui je suis.
Un complaisant déni de soi qui remonte à lenfance, quand la petite fille modèle génocidait ses barbies doù le titre à force viols, coups et blessures, meurtres et autres douceurs. Un féminisme dépité, et dépitant
Sans doute est-ce pour cela que tu mas gardée, qui dautre que moi aurait pu tinspirer une telle répulsion, en qui dautre aurais-tu voulu tabîmer, te souiller, je participais activement à ton dégoût de toi-même qui était une manière de plaisir.
On se demande alors jusquà quel point ce je est grimé, quelle est la part de la création dans cet étrange édifice. Mazarine règle-t-elle ses comptes avec un ex, prince éditeur, sous le travestissement dune psychopathe ? On se le demande, peut-être
mais, à vrai dire, comme pour les lamentos de managères trompées sur TF1, et peu importe le style : on sen fout.
Bruno Portesi ( Mis en ligne le 20/08/2008 ) Imprimer
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