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Le Bonaparte italien
Vincent Haegelé   Napoléon et Joseph Bonaparte - Le pouvoir et l'ambition
Tallandier - Bibliothèque napoléonienne 2010 /  32 € - 209.6 ffr. / 638 pages
ISBN : 978-2-84734-464-6
FORMAT : 14,5cm x 21,5cm

L'auteur du compte rendu : Archiviste-paléographe, docteur de l'université de Paris I-Sorbonne, conservateur en chef du patrimoine, Thierry Sarmant est a publié Les Demeures du Soleil, Louis XIV, Louvois et la surintendance des Bâtiments du roi (2003), Vauban : l'intelligence du territoire (2006, en collaboration), Les Ministres de la Guerre, 1570-1792 : histoire et dictionnaire biographique (2007, dir.).
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«Vous n’avez rien de l’Empereur», disait-un jour le prince Napoléon à Napoléon III. À quoi le souverain aurait répondu, désabusé : «Si ! J’ai sa famille». Ce court dialogue, sans doute inventé, résume la mauvaise réputation des Bonaparte auprès de la postérité. Autour de Napoléon Ier, génie inspiré, conquérant et législateur, ce ne serait que médiocrité, bassesse, avidité, bouffissure d’orgueil.

Un examen serré de la personnalité de Joseph, l’aîné de la famille, et de ses rapports avec son prestigieux cadet appelle à nuancer ce jugement sévère. Héritiers l’un et l’autre du choix politique effectué par leur père (le ralliement à la France), Napoléon et Joseph se trouvent à la veille de la Révolution dans des positions similaires. Ils se sont frottés à la culture des élites nobiliaires – auteurs de l’Antiquité, théâtre du Grand Siècle, romans de Jean-Jacques Rousseau – mais leur situation au sein de cette élite est loin d’être assurée. Le bouleversement de l’ordre des choses est une source de périls, mais aussi d’opportunités. Et voilà comment, par une combinaison difficile à démêler de hasard, d’idéalisme et de sens de l’intérêt bien compris, une famille de petite noblesse corse se retrouve du côté de la Révolution, et même un moment de la Terreur jacobine.

En ce début de trajectoire napoléonienne, l’itinéraire de deux frères est parallèle mais non confondu. Joseph choisit une carrière civile, le droit et la politique, et cultive les racines italiennes du clan. Il prend ses grades universitaires à l’université de Pise et séjourne en Toscane. Une fois que la fortune de Napoléon se dessine – à partir de 1795 – le cadet devient aîné et Joseph, comme tout le clan, entre dans son sillage. Est-ce à dire que les Bonaparte soient les parasites de la fortune du grand homme ? À y regarder de plus près, on ne constate rien de tel dans les années agitées du Directoire. Le premier affairiste de la famille, c’est bien Napoléon, qui médite toutes sortes de tripotages. Et si lui-même pousse ses parents, ce n’est pas par pur désintéressement, mais de façon à jouir des relais de confiance qui lui font défaut tant son ascension a été rapide.

C’est ainsi que, sous le régime directorial, Joseph se retrouve député au Conseil des Cinq-Cents, ambassadeur à Parme, puis à Rome (1797). Accessoirement, il acquiert, par des voies sans doute inavouables, une importance fortune qui lui permet d’acheter la belle propriété de Mortefontaine, au nord de Paris. Entré au Corps législatif puis au Conseil d’État sous le Consulat, il participe aux grandes négociations diplomatiques avec les États-Unis, l’Autriche et l’Angleterre.

Avec l’Empire, Joseph devient le second personnage de l’État, prince, grand électeur, sénateur de droit, mais semble avoir refusé de devenir roi d’Italie, par crainte de finir, suivant ses propres termes, comme «mannequin politique» : Napoléon n’ayant pas d’héritier mâle, il peut nourrir l’espérance de lui succéder Dès 1806, pourtant, il accepte d’être placé sur le trône de Naples. C’est l’apogée de sa carrière politique : Joseph aime et connaît l’Italie, et il sait s’entourer d’une équipe de qualité (Miot, Roederer, Saliceti, Mathieu Dumas). Le célèbre «transfert» sur le trône d’Espagne, en juin 1808, marque le commencement du divorce avec Napoléon. À Madrid, Joseph ne sera jamais qu’un pion du jeu impérial, un roi-soliveau rejeté par ses sujets et sans influence sur le cours des événements.

Ayant dû fuir son royaume devant l’avancée des troupes anglaises, le roi déchu se retrouve en France à la fin de 1813… pour que Napoléon le nomme lieutenant général de l’Empire chargé de la défense de Paris, tandis que l’empereur livre les combats désespérés de la campagne de France. C’est surtout aux intérêts de la famille que Joseph songe alors, poussant à la paix, voire à l’abdication de son frère, avec l’arrière-pensée d’assumer la régence pendant la minorité de Napoléon II. «C’est un pygmée qui veut se grandir», écrit l’empereur à Marie-Louise (14 mars 1814). À nouveau employé pendant les Cent-Jours, le prince s’exile ensuite aux États-Unis, puis en Angleterre, à nouveau aux États-Unis et enfin à Florence, où il meurt en 1844. Dans cet étonnant parcours, le tropisme italien, contrarié à mauvais escient en 1808, aura prévalu jusqu’au bout.

Vincent Haegelé met bien en valeur les ambiguïtés du personnage, intelligent mais indécis, aimant le pouvoir mais rebuté par la violence, tour à tour subjugué par son frère et impatient de sa domination. Comme Napoléon, comme toute leur génération, Joseph est un homme des Lumières tardives, irréligieux, adepte de réformes administratives et d’innovations économiques. Les Français du temps étaient moins étonnés que les historiens d’aujourd’hui par cette alliance d’idées libérales et de pratiques empruntées à l’absolutisme éclairé qui caractérise les Napoléonides. C’est que derrière les habits brodés, les titres pompeux, les royaumes hâtivement bâtis, leurs contemporains sentaient que les Bonaparte étaient restés, avant tout et en dépit de tout, des enfants de la Révolution.


Thierry Sarmant
( Mis en ligne le 02/03/2010 )
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